Les P3D, ou Projets de développement domiciliaire durable, sont une création longuement mûrie de Fernand Stuart, le penseur derrière Habitat Multi Générations (HMG). «L'idée est simple, résume-t-il: trouver la formule qui rend aux citoyens l'accès à la propriété, et assouplir en conséquence les règlements des quatre paliers de gouvernement: municipal, régional (les MRC), provincial et fédéral.»

En affaires depuis 58 ans, abondante chevelure frisée, le parler tranquille, l'homme présente une longue feuille de route de «vivre ensemble»: gestion d'un camping, d'une cabane à sucre et d'un club d'autoneiges, entre autres. En 2004, il découvre, impressionné, l'organisme Habitat pour l'humanité, ce qui lance sa quête de l'habitation accessible et humaine.

«Mon projet correspond à un créneau du marché où le besoin est énorme, soutient-il. Aussi important que celui qui a mené aux maisons de vétérans, dans les années 40 et 50.»

«Actuellement, 80% des maisons sont bâties pour 20% des gens plus aisés. Le plus petit des villages a encore cette mentalité, qui pourtant le dessert à long terme, poursuit Fernand Stuart. Un village est plus gagnant avec 40 maisons à 100 000$ qu'avec quatre maisons à 1 million de dollars. Cela le dynamise davantage. Au Québec, sur quelque 1010 municipalités, de 200 à 250 souffrent de dévitalisation.»

Lantier s'engage

Plus les édiles de Lantier étudiaient le concept d'Habitat Multi Générations, plus ils le trouvaient pertinent. «Un des problèmes de la région, explique le maire Richard Forget, est justement la difficulté de trouver une maison abordable. Les couples retraités ne peuvent acheter une maison de 200 000$ à 250 000$, le prix moyen dans la région. Une mini-maison à 80 000$ ou 100 000$ leur donne une sécurité et une stabilité. Quant aux jeunes couples, ça leur fait un point de départ.»