L'idée lui est venue entre Noël et le jour de l'An. Le temps libre, le bonheur des enfants, l'appel du plein air... «Et si je construisais une patinoire dans la cour?»

Pierre-Daniel Beaudry a commencé par une modeste «boîte à beurre» de 10 pi sur 20 pi, bricolée pour l'anniversaire de son fils, le 22 janvier, à partir d'enveloppes de polyéthylène, vendues à cette fin dans les quincailleries.

Quatre ans plus tard, la patinoire fait 18 pi sur 24 pi, est dotée de bandes aux coins arrondis, de deux projecteurs, de buts, de filets, et elle résonne encore des joyeux coups de patins des visiteurs de l'an dernier: les pee-wee de Buffalo.

En hiver, les enfants de Pierre-Daniel et Chantale, sa compagne, y patinent de jour comme de soir, de même que les petits amis du quartier. La chienne de la famille, Molly, n'attend qu'une sortie de rondelle pour se précipiter à sa recherche.

«Leur plaisir est ma récompense, confie M. Beaudry. Il faut en profiter, ça dure deux ou trois mois, maximum...»

Il n'y avait pas de patinoire dans ce jeune quartier de Québec, où M. Beaudry s'est établi avec Chantale et leurs trois enfants: William (maintenant 11 ans et pee-wee pour les Gouverneurs de Sainte-Foy), Mathilde (9 ans), et Marie-Félixe (7 ans, qui apprend le patinage artistique). «Le site web Construire une patinoire extérieure, c'est facile m'a beaucoup motivé, relate M. Beaudry. C'est bourré de conseils pratiques, une vraie bible.»

Dès le mois de novembre, les bandes de la patinoire sont montées dans la cour de M. Beaudry, bandes fabriquées de ses mains et décorées des emblèmes des 30 équipes de la Ligue nationale de hockey.

«Ensuite, on dépend de la neige et du froid, observe-t-il. Je n'ai jamais autant surveillé les prévisions météorologiques!»

Dépression saisonnière

Les premières années, M. Beaudry construisait sa patinoire sur un fond de neige, ce qui n'est pas une sinécure. «Après deux nuits consécutives sous les -10°C, on arrose avec la fonction «brume», toutes les deux heures, quelquefois toute la nuit, pour profiter de l'absence de soleil et de la chute de température, explique-t-il. C'est dur! Des fois, on perd de l'eau par la bande, des fois, ça ne gèle pas...» De frustration en manque de sommeil, M. Beaudry vivait sa «dépression saisonnière», plaisante Chantale.

Cette année, toutefois, une bâche de polythène lui a facilité la vie, et a permis d'avoir une glace avant les Fêtes. Cette toile, assez grande pour couvrir toute la surface de la patinoire, est fixée sur la bande avec une agrafeuse. On remplit ensuite la patinoire comme une piscine.

De la grande visite

L'an passé, en février, les Beaudry ont été famille d'accueil pour deux jeunes pee-wee de Buffalo, à l'occasion du célèbre tournoi tenu à Québec. «Ç'a été une semaine extraordinaire, se souvient M. Beaudry, et une raison de plus d'avoir une belle patinoire! Un soir, toute l'équipe a débarqué chez nous! Ils n'ont pas de patinoire extérieure, à Buffalo.»

Trois recommandations de M. Beaudry

1. Assurez-vous d'avoir un endroit où remiser les bandes, en été, et une sortie d'eau à proximité de la patinoire.

2.Les lignes sous la glace se font avec un ruban de papier rouge (vendu chez les commerçants spécialisés), un ruban de tissu ou de la peinture.

3.Aucun enfant n'entre sur la patinoire sans porter un casque!