Dans les installations haut de gamme, il n'y a pas de demi-mesure. La qualité du son prime tout. Les vrais maniaques de musique sont prêts à investir beaucoup d'argent dans leur chaîne tant que la qualité est au rendez-vous. Dans cette catégorie, la musique en format MP3 est bannie. Les bons vieux vinyles et les disques compacts font le bonheur des mélomanes.

«Ça sonne naturel», indique Marc, un mélomane qui préfère garder le secret sur son impressionnant univers musical. Le disque jazz qui joue, comme si les musiciens étaient présents dans la pièce, enterre la conversation. Sa maison est pratiquement consacrée à la musique. Dans une pièce, un gramophone des années 20, dans une autre, une radio des années 30. Au sous-sol, 3000 disques compacts et 4000 vinyles ornent les murs. Ils sont classés par année et par style, et leur propriétaire en tient le registre afin de ne perdre la trace d'aucun d'eux.

Même si le tourne-disque et les vinyles reviennent à la mode, ça demeure un marché marginal, souligne Richard Petit, président de Kébecson. «C'est pointu. C'est comme avoir un BBQ aux briquettes contrairement à un gril à gaz.»

Il y a quand même des boutiques qui se consacrent à cette passion du vinyle, comme Coup de foudre, au centre-ville de Montréal. «Les gens reviennent à ça et on essaie d'en convaincre d'autres, indique le conseiller Erik Fortier pendant qu'un tourne-disque fait jouer un disque jazz. Ça sonne mieux, car on entend les harmoniques. Un tourne-disque, c'est un achat à vie. Ajoutez-y un amplificateur et deux bons haut-parleurs et ça fait le travail.»

Quatrième art

Les tourne-disques fabriqués aujourd'hui ressemblent à des oeuvres d'art. Les vrais fanatiques de musique les mettent donc en évidence dans une pièce de leur maison. Sans compter qu'il faut aussi installer un système électrique indépendant afin de répondre aux besoins énergétiques de ces appareils.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

C'est le cas de cet autre mélomane montréalais qui préfère aussi garder l'anonymat. Sa grande passion pour la musique rock l'a poussé à consacrer une pièce de la maison à la musique. Il y a recréé un pub de Londres. Cette pièce est isolée et insonorisée du reste de sa maison. Lorsque la porte est fermée, aucune note ne se faufile à l'extérieur.

«Il n'y a rien comme le vinyle. On entend le crépitement», dit celui qui possède entre 700 et 800 vinyles et plus de 1000 disques compacts. «C'est sentimental. J'aime la richesse, la profondeur et le look», énumère-t-il en parlant de son système de marque McIntosh dont le son est soufflé par des haut-parleurs Bowers&Wilkins.

Cette belle passion a toutefois un prix. Ces deux mélomanes ont déboursé entre 75 000 et 100 000$ pour leurs chaînes stéréo, sans compter les rénovations que celles-ci ont entraînées. Ils recommandent de miser sur les bons équipements afin de les garder longtemps.

«Un gros système avec un mauvais câble, ça sonne horrible, explique Marc. Ça fait vraiment une grande différence.» Tandis que, pour l'autre passionné, un bon amplificateur est de mise. «C'est le coeur du système.»

Photo Édouard-Plante Fréchette, La Presse