Les quartiers anciens de Laval situés en bordure de la rivière des Prairies, à proximité des ponts, attirent beaucoup de jeunes familles avec des enfants, constate le courtier immobilier Jacques Belzil, qui chapeaute l'équipe Re/Max 2000 JB.

«Ce sont souvent des premiers acheteurs, qui appartiennent à diverses communautés ethniques, précise-t-il. Ils apprécient l'accès facile aux autoroutes, ainsi qu'au métro, la diversité des magasins et des restaurants, et les nombreux services comme les garderies. Les activités y sont diversifiées pour les jeunes et les moins jeunes, à tout moment de l'année.»

Des stations de métro Cartier et De la Concorde, jusqu'à la voie d'accès au pont Pie-IX, entre le boulevard Saint-Martin et la rivière des Prairies, les maisons sont encore relativement abordables, révèle-t-il.

«Les prix sont beaucoup plus raisonnables qu'à Montréal, estime-t-il. Une propriété unifamiliale se vend entre 250 000$ et 350 000$. Les propriétés de style duplex et triplex coûtent de 350 000$ à 450 000$. Les terrains sont plus grands, les taxes sont moins élevées et les propriétaires peuvent profiter du programme d'accès à la propriété de la Ville de Laval.»

Ces quartiers répondent aux besoins des familles, avec leurs rues en boucle et leurs nombreux petits parcs, fait remarquer Olivier Breault Clairoux, conseiller professionnel au service de l'urbanisme de la Ville de Laval.

«Les enfants peuvent jouer dans la rue sans danger, car il y a peu de circulation», précise-t-il.

Beaucoup de maisons construites dans les années 50 et 60 sont rénovées, constate Gilbert LeBlanc, vice-président développement, investissements et immobilier, à Laval Technopole.

«Le secteur où la transformation est la plus spectaculaire se trouve toutefois près de la station de métro De la Concorde, constate-t-il. On y démolit de vieux bâtiments industriels, situées en bordure de quartiers résidentiels, pour construire des logements neufs. La métamorphose de cette ancienne zone industrielle vétuste fait partie du changement d'orientation de la Ville de Laval, qui se traduit dans son programme Évolucité. Les vieux immeubles désuets sont remplacés par des immeubles de grande densité, afin de peupler les environs des stations de métro et moins favoriser les déplacements en voiture.»

Autour des stations de métro

Pour stimuler la transformation des environs de la station de métro De la Concorde, la Ville a mis sur pied un programme de transfert des entreprises et de revitalisation. Elle fournit une aide financière aux propriétaires d'un nouveau logement par l'intermédiaire d'un congé de taxes sur le droit de mutation et d'un crédit de taxes foncières dégressif échelonné sur cinq ans.

Au nord et au sud de la station De la Concorde, des complexes sont en construction, dont le Logix, de Construction Voyer, qui comptera à terme 444 logements répartis dans 8 immeubles de 6 à 15 étages.

«Ayant grandi à trois rues d'ici, je connais le potentiel des lieux, souligne Jean-François Voyer, président de l'entreprise, qui termine presque simultanément la construction des quatrième et cinquième tours. Grâce à la proximité du métro et des grands axes routiers, je suis certain que la valeur des propriétés va augmenter beaucoup, avec le temps.»

Déjà, depuis la venue du métro en 2007, les prix des propriétés ont gonflé de près de 20% aux alentours des trois stations lavalloises, estime le courtier immobilier Jacques Belzil.

Jusqu'à 1400 logements pourraient s'ajouter à ceux déjà prévus aux alentours de la station de métro De la Concorde, si les discussions avec deux promoteurs aboutissent, révèle Gilles Vaillancourt, maire de Laval. Dans les environs de la station Cartier, six projets non encore approuvés, totalisant environ 1000 logements, pourraient par ailleurs se concrétiser au cours des prochaines années.

Le long du boulevard des Laurentides, entre les stations de métro Cartier et De la Concorde, beaucoup reste à faire. Mais cette zone est dans la ligne de mire de la Ville de Laval. «Plusieurs commerces sont vacants ou manquent de dynamisme, souligne Olivier Breault Clairoux. Nous sommes à une étape embryonnaire d'un renouveau. Ce secteur va vivre de grands changements!»

Laval en bref

La Ville de Laval est presque entièrement située dans l'île Jésus. Elle est bordée, au sud, par la rivière des Prairies, qui la sépare de Montréal. Son histoire remonte à 1636, lorsque l'île a été concédée aux Jésuites, qui lui ont donné son nom. La paroisse Saint-François-de-Sales a été la première à voir le jour, en 1721. Au début du XXe siècle, des municipalités comme Laval-des-Rapides (1912) et Pont-Viau (1926) se sont formées pour accueillir les travailleurs de Montréal, qui voulaient s'établir en banlieue. En 1965, les 14 municipalités de l'île Jésus ont fusionné pour créer la Ville de Laval. Aujourd'hui, en matière de population, Laval est la troisième ville de la province, après Montréal et Québec.

POPULATION  EN 2011 401 553 personnes

POPULATION DES ANCIENS SECTEURS CIBLÉS* 75 513 personnes (18,8% de la population)

HABITATIONS*

Total: 17 484

Maisons unifamiliales: 13 331 (76% des habitations)

Duplex: 1449 / Triplex: 1117

Quatre logements et plus

(en copropriété ou locatif): 1587

Données 2012 de la Ville de Laval, fournies par les Services

de l'urbanisme et de l'évaluation

2 STATIONS DE MÉTRO et 1 GARE *

Stations de métro Cartier et

De la Concorde, sur la ligne orange. Gare de la Concorde, sur la ligne de train de banlieue Montréal/Blainville-Saint-Jérôme.

ÉCOLES *

On y trouve 14 écoles primaires publiques francophones et 5 écoles primaires publiques anglophones. Au secondaire, du côté francophone, il y a trois écoles secondaires publiques et deux pavillons pour les élèves du premier et du deuxième cycle. On y trouve aussi une école secondaire anglophone publique. Le collège Montmorency, le collège Letendre et le campus de Laval de l'Université de Montréal se trouvent à proximité.

PARCS ET ESPACES VERTS *

67, dont le Centre de la Nature

* Une partie de Laval-des-Rapides, Pont-Viau, une partie de Duvernay (comprenant Val-des-Arbres) et une partie de Saint-Vincent-de-Paul, entre la rivière des Prairies et le boulevard Saint-Martin.

DANS LES PLANS

(selon Gilles Vaillancourt, maire de Laval)

- Le dépôt, à l'automne, d'un Plan de mobilité active. Il sera axé sur trois grands principes: la création de couloirs pour les piétons, la création de parcours sécuritaires pour les écoliers et le prolongement de pistes cyclables. Ce plan s'inscrit dans la philosophie du programme Évolucité, qui repose sur un changement de l'organisation urbaine, pour être moins prisonnier de l'automobile. «Si on apprend aux enfants à aller à l'école à pied, ils prendront moins leur voiture plus tard, précise M.Vaillancourt. On atteindra le même objectif si on a un réseau de pistes cyclables fonctionnel qui amènera les citoyens à leur lieu de travail ou d'étude. Actuellement, à Laval, 7% des déplacements se font à pied ou à vélo. On veut atteindre 14% d'ici 5 à 10 ans. »

- L'aménagement d'un stationnement incitatif, près de l'intersection de la montée Saint-François et de l'autoroute 440, accompagnera la mise en place d'une voie réservée pour les autobus sur le pont Pie-IX. Celle-ci sera réalisée au moment de la rénovation du pont. «Les gens de Duvernay et de Saint-Vincent-de-Paul pourront se rendre de façon très efficace vers le centre-ville», précise M. Vaillancourt.

- L'amorce d'un travail de réflexion afin de réaliser un programme particulier d'urbanisme (PPU) pour le boulevard de la Concorde, afin d'en encadrer la revitalisation. Un des buts? Rendre plus homogène cette importante artère de transports en commun, qui traverse plusieurs quartiers anciens de Laval. La construction d'immeubles à vocations mixtes, avec des commerces au rez-de-chaussée et des logements aux étages supérieurs sera privilégiée. «Il faut ramener de la population à ces endroits.»