Peggy et Étienne ne seraient jamais déménagés à Très-Saint-Rédempteur s'ils n'avaient été assurés d'avoir l'internet haute vitesse. «C'est un critère de base, très important pour mon travail», souligne le jeune homme. Infographiste, Étienne enseigne au collège d'Ahuntsic et conçoit des sites web à la maison.

Le couple est arrivé en 2007, attiré par les sentiers de marche et de vélo de montagne, ainsi que par la proximité de Montréal, à une heure de route. Étienne sympathise avec les mouvements «développement durable» qui émergent dans son village, particulièrement la coopérative d'alimentation bio. «Mais je ne trouve pas le temps de participer, s'exclame-t-il. Nous sommes parents de deux jeunes enfants, un de 5 ans et un de moins de 1 an.»

La maison de la petite famille, en revanche, figurerait bien dans une écocommunauté, par son efficacité énergétique et ses matériaux récupérés. Autoconstruite, dûment coiffée de l'antenne réceptrice de la coop CSUR, le couple l'a voulue «la plus simple possible». Étienne l'a dessinée lui-même, avec le logiciel Illustrator.

Technique Larsen Truss

La maison repose sur un rectangle de 20 pieds sur 48. La structure du bâtiment est constituée de poutres et de poteaux, et on l'a enveloppée d'une coquille plus légère, en 2 par 3, suivant la technique Larsen Truss pour maisons solaires passives. Il en résulte un mur de 10 pouces d'épaisseur, isolé avec de la cellulose. Le toit cathédrale, à pente unique, maximise la hauteur du mur côté sud, qui recevra plus tard des capteurs solaires thermiques.

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

La maison de Peggy et Étienne. Le haut mur, côté sud, accueillera éventuellement un capteur solaire thermique.

Deux fois moins cher de chauffage

Le chauffage électrique, avec plancher radiant hydronique, coûte «deux fois moins cher que pour une maison traditionnelle équivalente», affirme Étienne. Le vieux poêle à bois à combustion lente apporte sa contribution, exigeant quatre cordes de bois par hiver.

«Nous avons mis beaucoup de soins au calfeutrage, relate l'autoconstructeur, simple gros bon sens.» Les fenêtres écoénergétiques sont doubles du côté sud et triples du côté nord.

Le plancher de l'étage, en planches de pin rouge embouvetées de deux pouces d'épaisseur, constitue le plafond du rez-de-chaussée, reposant sur des solives de pruche.

Les garde-corps de l'escalier du sous-sol sont constitués de portes d'église récupérées. Les murs, en panneaux OSB (copeaux de résineux), portent un revêtement de stuc à l'acrylique.

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Un mur de 10 pouces d'épaisseur, empli de cellulose.

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

L'antenne réceptrice de la Coopérative de solidarité du Suroît (CSUR) amène le wi-fi à la maison.