Danielle Jean rêvait d'une maison de campagne au bord de l'eau. Pendant un an, elle a regardé les propriétés offertes dans les Laurentides et Lanaudière. Son budget? Entre 180 000$ et 200 000$, pour un chalet quatre saisons qui exigerait peu de travaux de rénovation, sur un terrain assez grand en bordure d'un lac, dont elle pourrait jouir en toute tranquillité. En juin, elle a déniché la perle rare. Elle a déboursé un peu plus qu'escompté (216 000$), mais ne le regrette nullement.

«C'est une bâtisse unique construite par un artisan, avec de vastes pièces et un grand foyer, sur un terrain boisé de 38 000 pieds carrés directement au bord d'un lac, explique-t-elle. Il a fallu s'armer de patience, car les prix ont beaucoup augmenté. Dans certains coins, ce n'est pas achetable. À Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, par exemple, on demandait 250 000$ pour un chalet sur un terrain d'à peine 10 000 pieds carrés. Or, la dimension du terrain est importante. À certains endroits, les gens ont moins d'intimité qu'en ville!»

Elle a quand même dû faire un compromis. Le lac Janitens, dans lequel elle se baigne dorénavant, est relativement petit. «On peut y nager et faire du pédalo, souligne-t-elle. C'est très agréable. Mais cela aurait été bien s'il avait été plus grand et entouré de montagnes.»

Les propriétés en bordure de l'eau sont plus convoitées que jamais. Elles sont recherchées par les familles, qui désirent s'y évader les fins de semaine et y passer leurs vacances, mais aussi par un nombre croissant de baby-boomers qui se préparent à la retraite et prévoient s'y établir un jour en permanence.

«Plusieurs baby-boomers recherchent une propriété en bordure d'un lac à une heure de Montréal, en vue d'en faire leur résidence principale d'ici cinq ans, constate Marc-André Pilon, courtier immobilier et propriétaire de l'agence Re/Max Laurentides, à Saint-Sauveur, qui regroupe 43 agents. À moins qu'ils ne démolissent le chalet existant, ils ont des critères précis en tête. Bon nombre se renseignent auprès des municipalités pour voir les possibilités d'agrandissement.»

Autre tendance, relevée dans l'Étude Re/Max 2011 sur les chalets et maisons de campagne: la demande croissante pour des lacs plus petits et écologiques. Sur ces lacs réservés au canot, à la planche à voile et au pédalo, les bateaux à moteur ne sont pas permis.

Les lacs navigables, comme le lac Memphrémagog et le lac Massawippi, dans les Cantons-de-l'Est, ont toutefois toujours la cote. «Ils sont plus intéressants pour faire différents sports nautiques, comme la voile, le ski nautique et le wakeboard», indique Albert Brandt, courtier immobilier chez Re/Max D'abord, à Magog, qui a vendu des propriétés en bordure de l'eau d'une valeur totalisant plus de 20 millions de dollars, l'an dernier. La plus chère, achetée pour 4,45 millions, se trouvait en bordure du lac Memphrémagog.

La distance a aussi beaucoup d'importance. Les acheteurs recherchent des propriétés facilement accessibles situées à moins d'une heure de leur résidence principale, fait remarquer Pierre Vachon, courtier immobilier chez Royal LePage Service Plus, à Lachute, dont la vente de résidences secondaires représente 60% de son marché. «Lorsque cela prend une heure et quart ou une heure et demie pour s'y rendre, les gens se désillusionnent rapidement et remettent leur propriété en vente.»