Un ancien camp de pêche a trouvé une nouvelle vie grâce à un couple d'architectes et leurs trois enfants. Plutôt que de reconstruire, ils ont mis à profit leur créativité avec l'existant. Au menu: changement complet de l'enveloppe, positionnement stratégique des nouvelles fenêtres à auvent, isolation par l'extérieur et ajout d'une véranda. Bienvenue au chic shack!

Patricia Sarrazin-Sullivan et Roger Shepperd ont attendu deux ans pour bien comprendre les possibilités offertes par leur chalet. Deux ans de tergiversations, de croquis, d'arpentage, pour enfin réaliser que l'organisation spatiale intérieure du chalet original fonctionnait assez bien. Pièces de vie près de l'entrée et orientées en face du lac, chambres côté nord, en face de la route. La vieille bicoque défraîchie faisait peur, mais les deux architectes-propriétaires ont bien évalué la beauté du terrain boisé en bordure de lac.

Question d'argent, mais aussi de préoccupation environnementale, le couple a donc choisi de refaire l'enveloppe du bâtiment pour la rendre plus performante. Après l'enlèvement du parement de vinyle, ils ont installé une membrane pare-vapeur par l'extérieur, de la laine isolante, un isolant rigide, un espace d'air et un parement de cèdre en clin provenant de la scierie locale de Rockway Valley. La question de l'hiver étant réglée, restait à ajouter la pièce d'été essentielle: la galerie anti-moustiques!

Celle-ci a été bâtie en prolongement du chalet plutôt qu'en façade, qui fait face au lac. En effet, pourquoi se gâcher la vue avec une terrasse ou une véranda inutilisée tout l'hiver?

Cet ajout en bout de chalet fait 18 par 24 pieds. «Il n'a pas été nécessaire de couper d'arbres, précise Patricia. On l'a inséré dans le plateau existant.» Poteaux et poutres de pruche structurent ce nouvel espace. Ce matériau provient également d'une scierie locale, cette fois à Fassett, près de Montebello.

Avec l'agrandissement, on en a profité pour modifier les deux extrémités du toit à quatre pentes, et pour remplacer le vieux revêtement de bardeaux qui augmentait les gains de chaleur l'été. Le chalet est maintenant recouvert d'une longue toiture métallique à deux versants. Cela réduit la température à l'intérieur et donne un agréable bruit lors des soirées pluvieuses!

Le bungalow étant totalement «déshabillé», les ouvertures des fenêtres ont été refaites. Les nouvelles fenêtres achetées chez Lepage sont en pin à l'intérieur et recouvertes d'extrusion d'aluminium gris à l'extérieur.

Placées en hauteur du côté nord, elles abondent maintenant du côté sud, donnant sur les arbres et le lac. «Les fenêtres à auvent ventilent et on ne craint pas la pluie», explique la propriétaire. On évite la surchauffe, car les trois chambres du côté nord sont toujours ombragées. De plus, les fenêtres sont à 10 pieds du sol (à l'extérieur.) Ce qui fait que, notamment, les phares des voitures ou les ombres de la nuit n'effraient pas les enfants. Par conséquent en hiver, les espaces de vie sont bien orientés pour profiter de l'énergie solaire passive.

Sans dénaturer le terrain, les propriétaires ont installé une terrasse discrète en bois de 18 par 12 pieds, à quelques pas, parallèle à la maison et au lac. Tout en bas, le quai bucolique a été reconstitué avec les planches de l'ancien balcon.

Il en aura coûté environ 80 000$ de rénovation: 60 000$ pour le bois et les fenêtres et 20 000$ à 25 000$ pour remettre les structures en état, dont la fosse septique, l'appareil de chauffage et l'équipement pour se connecter à l'eau du lac. Ceci sans compter la main-d'oeuvre fournie par les amis et la présence bienvenue d'ouvriers spécialisés locaux. Et toutes les soirées passées entre copains à se partager le crayon et le papier calque!