L'ardoise est un matériau noble. Elle fait partie de la famille des schistes dont elle se distingue par la qualité de son grain, son imperméabilité et sa résistance. Les Européens l'utilisent depuis des siècles pour couvrir leurs toitures. En plus d'être élégante, l'ardoise a une durée de vie variant entre 125 et 300 ans.

Au Québec, elle est encore peu employée, même si on s'y intéresse de plus en plus. Un intérêt justifié, puisqu'il y a une exploitation d'ardoise à Saint-Marc-du-Lac-Long dans le Bas-Saint-Laurent. Le gisement a été découvert lors de la construction du chemin de fer «transcontinental» au début du XXe siècle, mais l'exploitation fut interrompue lors de la Première Guerre mondiale. Et ce n'est qu'en 1995 que les activités ont repris avec la compagnie Glendyne.

Or, la pureté exceptionnelle de la pierre québécoise d'un gris bleuté est exempte de pyrite. Ce qui en fait une des plus recherchées à travers le monde. D'ailleurs, Glendyne exporte dans plusieurs pays.

Chez nous, l'entreprise Pierres Technoprofil, séduite par le produit, a décidé d'en faire la promotion et la distribution. Joint au téléphone, Jean-Guy Lanouette précise que son but est de faire connaître l'ardoise pour ses qualités exceptionnelles. «Le matériau, explique-t-il, est non seulement résistant, mais il est imperméable, non poreux, antitache et sans entretien. Par contre, l'ardoise coûte plus cher», admet-il.

Toutefois dans le cas de maisons neuves ou d'époque, le retour sur l'investissement est presque garanti parce que l'ardoise a une durée de vie d'au moins 125 ans. «Un argument qui, selon M. Lanouette, représente une plus-value lors de la vente d'une propriété.» À titre d'exemple, une toiture en ardoise de 1000 pieds carrés coûtera autour de 15 000 $. Ce qui représente un montant d'environ 15 $ du pied carré. Mais l'exécution des travaux doit être confiée à des maîtres ardoisiers bien au fait des techniques d'installation, insiste M. Lanouette. Entre autres précautions, il est essentiel de poser un contreplaqué de trois quarts de pouce d'épaisseur avant d'entreprendre les travaux.

Contrairement aux bardeaux d'asphalte, qui durent de 15 à 25 ans, les ardoises sont bonnes pour un siècle. Considérée comme écologique, la roche de schiste est extraite des carrières, mais ce n'est pas une ressource qui se renouvelle. En plus de recouvrir les toits et les murs, l'ardoise sert aussi dans les aménagements paysagers. En décoration, elle habille les comptoirs.

Choix éclairé

L'ardoise malgré toutes ses qualités représente un petit marché par rapport à d'autres matériaux de recouvrement. Pourtant Roger Paquet a fait ce choix, il y a un an, pour remplacer sa toiture en bardeaux de cèdre. Ce résidant de la rue des Braves dit avoir étudié tous les types de matériaux avant de faire son choix. «J'avais fait une croix sur le bardeau de cèdre, a-t-il expliqué au téléphone, parce que la peinture s'écaillait constamment sur la partie franc sud. En deuxième lieu, la tôle aurait été une possibilité, dit M. Paquet, sauf que je craignais d'avoir à repeindre aux 15 ans. Par contre, j'ai vite éliminé le cuivre à cause des inévitables coulées vertes qui auraient sali le stuc blanc de la maison. Restait donc l'ardoise.»

Vu l'âge de la propriété, la Ville a exigé un rapport d'ingénieur afin de vérifier la structure du bâtiment. Roger Paquet a privilégié l'ardoise gris bleuté du Québec. Malgré une facture assez élevée, M. Paquet affirme être très satisfait du matériau et de l'installation.

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