La Commission européenne a réitéré la semaine dernière son intention de poursuivre l'interdiction progressive des ampoules à incandescence en dépit de l'opposition d'eurodéputés inquiets de la teneur en mercure des ampoules à basse consommation censées les remplacer.

Interrogée jeudi par l'AFP, la porte-parole de la Commission européenne chargée de l'Énergie, Marlene Holzner, a jugé «exagérée» la réaction des députés européens.

Plusieurs eurodéputés allemands ont appelé ces derniers jours Bruxelles à suspendre l'interdiction des ampoules à incandescence.

Ils arguent d'un rapport de l'office allemand de l'Environnement qui vient de souligner le danger que pouvaient représenter, notamment pour la santé des femmes enceintes et des enfants, le bris accidentel d'ampoules à basse consommation contenant du mercure.

Le président de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie du Parlement européen, le conservateur allemand Herbert Reul, a réclamé la «suspension immédiate» de l'interdiction.

«Sous la pression de la folie climatique, on a poussé une interdiction à la va-vite» des ampoules à incandescence, a-t-il dénoncé dans un communiqué.

L'élue libérale allemande Silvana Koch-Mehrin, vice-présidente du Parlement européen, s'est elle aussi prononcée en faveur d'une telle suspension.

Tests divergents

Un test de l'Office allemand publié début décembre a conclu que le seuil légalement toléré de 0,35 microgramme de mercure par mètre cube pouvait être multiplié par 20, immédiatement après le bris d'une telle ampoule. Et l'Office de recommander aux consommateurs de privilégier les ampoules protégées du bris par une coque en plastique, tout en réclamant l'élimination «à moyen terme» des ampoules au mercure.

La Commission estime de son côté que les évaluations scientifiques dont elle dispose n'ont pas démontré de danger pour la santé.

Elle se fonde sur celles réalisées par son comité d'experts indépendants, selon lesquelles «un bris accidentel d'ampoule à basse consommation ne devrait pas poser de risques pour la santé des adultes».

En ce qui concerne la santé des enfants, les experts de la Commission n'avaient pu se prononcer «faute de données scientifiques suffisantes», a précisé Mme Holzner.