Dans une ruelle de Toronto, les architectes de l'agence superkül ont réalisé un tour de force: transformer un ancien hangar délabré en cottage spacieux et confortable malgré une superficie habitable d'à peine 79 m2 (850 pi2). Autre exploit: malgré l'impossibilité d'augmenter la quantité de fenêtres sur les façades, ils ont réussi à illuminer l'intérieur grâce à une enfilade de puits de lumière sur le toit!

Comment agrandir et illuminer une petite maison «coincée» entre ses voisines sans ajouter de fenêtres? C'est le défi qu'ont relevé les architectes de l'agence superkül, lors de la rénovation d'un ancien hangar situé dans une ruelle, à Toronto. Deux de ses façades étaient situées sur les limites de la propriété, la troisième ne possédait que 61 cm (2 pi) de marge et la quatrième était limitée par un droit de passage. Leur solution? Rehausser le bâtiment d'une hauteur de 1,9 m (6 pi 3 po) et aménager huit puits de lumière, ainsi que deux terrasses sur le toit. Ils ont aussi intégré une cour intérieure entre les deux chambres à l'étage. Résultat: la sensation d'espace a été amplifiée et l'apport de lumière naturelle décuplé.

Avec ses deux terrasses, ses puits de lumière et sa cour intérieure, cet étonnant cottage de 79 m2 (850 pi2) intitulé 40R_Laneway offre plus de confort et de lumière à ses occupants que bien des résidences possédant le double de superficie habitable, souligne Meg Graham, architecte principale à l'agence superkül. «L'optimisation de l'espace est cruciale si l'on veut faire évoluer l'architecture durable en milieu urbain et mieux répondre au style de vie actuel des occupants», ajoute-t-elle.

Du hangar au cottage

Construite dans les années 1880, la «cabane» fut tour à tour forge, hangar pour chevaux, dépôt de stockage et studio d'artiste. Maintenant transformée en cottage, elle est située tout à côté de la résidence principale de ses propriétaires, Elena Soni, artiste originaire du Venezuela, et son mari Jorge, psychiatre né au Mexique. Actuellement louée, la maison 40R_Laneway a fasciné le couple pendant des années. «Finalement, nous l'avons achetée dans le but de la restaurer, malgré son mauvais état, afin de préserver ses origines», indique Mme Soni.

S'y sent-on à l'étroit?

Pendant trois mois, le couple, parent de deux grands enfants, a habité les lieux. «Les gens ne peuvent imaginer la quantité de lumière naturelle qui inonde les pièces», révèle la propriétaire. Mais s'y sent-on à l'étroit? «Pas du tout! Je n'ai réellement utilisé que le tiers des 850 pieds carrés, c'est-à-dire, la cuisine pour les repas et le travail avec mon ordinateur portable, ainsi que la chambre pour dormir. De toute façon, qui a besoin d'une immense chambre? À moins de faire du patin à roulettes en se levant!» explique-t-elle en riant.

L'espace intérieur n'a donc rien d'étouffant? «Non, il semble plus vaste qu'il ne l'est en réalité, car rien n'obstrue la vue», assure-t-elle.

En raison des multiples puits de lumière et des fenêtres judicieusement positionnées, le regard est ainsi projeté vers le ciel ou vers le voisinage. En prime, les terrasses sur le toit permettent d'admirer le panorama, et la cour intérieure - des plus intimes - s'ouvre sur l'environnement grâce à une ouverture sans vitrage. Ces aménagements extérieurs donnent d'ailleurs lieu à des fêtes inoubliables.

«Une petite maison comme la nôtre peut sembler inadéquate pour les grosses réceptions, eh bien, c'est tout le contraire. Il n'y a rien de plus agréable. L'été, les invités prennent l'apéro dans la cour intérieure et filent ensuite sur le toit pour le dîner.»

> Pour en savoir plus www.superkul.ca