Produits du rebond de la natalité consécutif à la Seconde Guerre mondiale, les baby- boomers ont, à présent, de 45 à 65 ans. Il y a 15 ans, ils se sont promis de vieillir dans leur maison, de déménager une fois âgés dans plus petit, mais dans le même quartier, la même ville ou la même région, ou de préférer la campagne, les plans d'eau et les lieux de villégiature à la ville. Non seulement ils ont tenu parole, mais ils n'ont pas l'intention d'abandonner.

Surtout, ne leur proposez pas d'aller habiter des immeubles à logements de 10 étages et plus. Ils n'en ont pas du tout envie.

C'est, entre autres, ce qui ressort d'une étude récente effectuée par l'Association provinciale des constructeurs d'habitations (APCHQ) et la Société d'habitation du Québec (SHQ). Étude qui entre dans le sillage d'une première qui a été faite, en 1995, de concert avec la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Les résultats préliminaires ont été rendus publics lors du congrès annuel de l'APCHQ qui a eu lieu, la semaine dernière, à La Malbaie. Et spécialement lors de l'atelier, au titre symptomatique, Toute l'industrie en parle.

Tous ces gens, nés entre 1945 et 1965, suggère un communiqué de l'organisation transmis au Soleil cette semaine, ont imposé leur culture à l'industrie de la construction résidentielle et n'entendent pas baisser les bras.

Sédentaires

Les baby-boomers sont des globe-trotters. Ils voyagent. En revanche, quant à leur habitation, ils ne sont pas du genre changeant ou itinérant.

Pour l'essentiel, ils sont sédentaires. «Ils constituent une cohorte qui n'aspire pas à changer de résidence au cours des années à venir», a affirmé au congrès le directeur principal du développement des affaires et des relations gouvernementales de l'APCHQ, Jean-Paul Filion.

Ils ne veulent pas lâcher le morceau. Ils comptent habiter leur maison 14 ans encore, la modifier pour y rester le plus longtemps possible. Ils sont même prêts à payer pour des soins à domicile tellement ils y tiennent.

Autre inclination

En contrepartie, selon l'APCHQ et la SHQ, 60 % des personnes interrogées sont tentées par une maison non contiguë plus petite (23 %) ou un logement en copropriété (22 %).

Ce qui infère toutefois que 40 % accepteraient de s'installer dans une résidence pour personnes retraitées. À contrecoeur, cependant. Puisque continuer d'habiter leur maison est d'abord ce qu'ils veulent.

Parmi les 22 % qui consentiraient à habiter un condo, près des trois quarts (72 %) ont les immeubles de 10 étages et plus en aversion. Alors que 67 % n'aiment pas du tout l'idée de vivre dans les centres-villes de Québec ou Montréal, voire en périphérie immédiate.

Sondage TD

Par ailleurs, selon un sondage de TD Canada Trust effectué en août, les propriétaires d'âge moindre du Québec se lassent vite de leur maison et cherchent à améliorer leur situation par l'achat d'une plus grande.

En fait, 40 % des 223 personnes sondées ayant acheté ou envisageant accéder à une propriété «qui n'est pas leur première» déclarent qu'au moment d'acheter leur précédente, elles ne prévoyaient pas déménager. Une sur cinq indique qu'elle s'en est lassée ou en est devenue insatisfaite, ce qui a été un facteur déterminant dans sa décision de lever les guêtres. L'agrandissement de la famille a été le ressort pour 16 % d'entre elles.

D'un autre côté, les Québécois, selon TD, sont les plus enclins au pays à envisager l'acquisition d'une plus grande maison. Soit 55 % contre 49 % dans l'ensemble canadien. Du coup, ils sont persuadés que la valeur de leur prochaine sera supérieure et que leur prêt hypothécaire renouvelé devra s'y accorder. Contrairement à 21 % à l'échelle nationale, 30 % des Québécois voudront presser le citron de leur institution financière afin d'obtenir le prêt hypothécaire maximal.

Pour réduire le loyer de leur hypothèque, 82 % envisagent verser la mise de fonds la plus importante possible, les deux tiers voudront rembourser à la semaine ou à la quinzaine, tandis que 58 % aimeraient raccourcir leur période d'amortissement.

gangers@lesoleil.com