Une famille de Meslay-le-Vidame, petit village proche de Chartres en France, a mis en jeu sa maison, via un concours payant organisé sur Internet, avec pour objectif d'éponger ses dettes.

Le père de famille, Stéphane Iglicki, sans activité professionnelle depuis deux ans, a déposé le règlement de ce jeu chez un huissier de Châteaudun, qui a confirmé la probité de la démarche.

«Grâce aux droits d'inscription au jeu, nous allons pouvoir couvrir le prix de la maison et faire face aux différents frais liés aux taxes, au crédit, aux frais de notaire, d'huissier... ce qui nous permettra d'être sauvés», a expliqué à l'AFP Stéphane Iglicki, qui n'arrive pas à vendre son bien, d'une surface habitable de 700 m2, agrémenté d'un terrain de 3000 m2, au prix du marché (entre 400 et 600 000 EUR).

Pour participer, le joueur doit s'inscrire sur le site www.gagnez-notre-maison.com, payer via une plate-forme sécurisée et répondre à une série de questions, différentes pour chaque partie, durant 2 minutes précisément.

«Le joueur qui aura obtenu le plus gros score remportera la maison», explique l'organisateur du jeu, âgé de 39 ans.

Le règlement précise qu'en cas d'insuffisance du nombre de participants, «Stéphane Iglicki se réserve la possibilité d'allonger la durée du jeu de six mois renouvelables (...) voire l'annuler purement et simplement en remboursant les personnes ayant déjà participé».

Ce père de trois enfants, dont l'épouse travaille dans une grande chaîne de distribution, explique avoir bien étudié le concept afin d'agir dans le respect de la législation.

«Ce n'est absolument pas une tombola. Il s'agit d'un jeu-concours où le hasard n'a pas sa place. Le gagnant sera celui qui a le mieux répondu aux questions», insiste-t-il.

D'autres expériences sous forme de tombola, ont achoppé face au risque de poursuites judiciaires.

Alors que ce type de ventes prospère à l'étranger, l'organisation de loteries reste en France un privilège de l'État, en dehors des oeuvres de bienfaisance dont les gains sont limités.

Dans la vaste maison de charme de la famille Iglicki à Meslay-le-Vidame, d'importants travaux de restauration ont été effectués.

Mais les combles du deuxième étage peuvent encore être aménagées de même qu'une dépendance encore plus grande.

La famille avait d'ailleurs des projets d'embellissements, notamment la construction d'une piscine d'intérieur.

Avant de crouler sous les dettes.

Diplômé de l'école supérieure de commerce de Montpellier (Hérault) en 1994, Stéphane Iglicki a enchaîné les expériences entrepreneuriales, y laissant quelques plumes.

«Il y a encore deux ou trois ans, je gagnais entre 5.000 et 10.000 euros par mois en tant qu'indépendant dans le conseil de gestion de patrimoine en bourse», indique-t-il.

En 2007, il est victime d'un ulcère. «C'est à ce moment que j'ai décidé d'arrêter cette activité qui génère beaucoup de stress». Il envisage de se lancer dans la formation financière. Mais crise oblige, c'est un fiasco. Depuis deux ans, ses revenus sont inexistants tandis que les emprunts courent toujours.

«Notre famille a besoin de 20 000 participations pour rentrer dans ses frais», annonce-t-il.

Le pari semble osé.

«Je crois en ce jeu. Et quoi qu'il en advienne, je préfère tomber en m'étant battu jusqu'au bout plutôt que de crever tout de suite et tout donner à la banque».