L'architecture bioclimatique mariée au profilage de haute technologie, fallait le faire !Disposez quelques trapèzes côte à côte en éventail, l'arc déployé côté sud, et vous verrez comment la PolygHome boit le soleil, une stratégie inspirée de l'architecture bioclimatique. D'eurêka ! en trouvaille étonnante, les concepteurs ont fait appel, pour les matériaux, à la précision des industries automobile et de l'aviation.

Jean-Robert Tremblay, technologue en génie du bâtiment, plus de 400 maisons haut de gamme à son actif (domaine Fontainebleau à Blainville, projet Eaux-vives II à Saint-Jérôme), 30 années de passion pour l'architecture, avec son associé Bob St-Onge, un concepteur 3D rompu aux techniques d'usinage du métal, a fait de sa maison PolygHome une conjonction d'approches avant-gardistes, dont certaines inédites.Prenons les volumes trapézoïdaux. «Ces espaces sont plus faciles à occuper et à éclairer, affirme M. Tremblay. Dans la PolygHome, on occupe 95 % du volume, comparé à 60 % pour un même cubage rectangulaire. Il n'y a pas de grenier.»

Espace optimisé, matériaux verts autant que possible, efficacité énergétique supérieure et entretien minimal, telles sont les qualités visées par la jeune entreprise Concept PolygHome.

Pilasses thermiques

Les fondations se présentent comme de grosses pastilles de trois pieds de diamètre (plus six pouces avec les coffrages isolants). «En regardant les premiers coffrages, j'ai pris conscience de l'énorme masse de béton des pilasses et l'idée m'est venue d'en faire des accumulateurs thermiques», explique M. Tremblay. Ces pilasses thermiques, en instance de brevet, sont parcourues d'un serpentin empli d'eau et de glycol. En hiver, le fluide chauffé par les capteurs solaires réchauffe les pilasses, qui restituent cette chaleur la nuit dans le radiateur du système à air pulsé. En été, la fraîcheur de la terre fait le chemin inverse pour rafraîchir l'air soufflé dans la maison.

Photo: fournie par concept Polyghome

La pilasse thermique, réserve de chaleur en hiver, et de fraîcheur en été : un serpentin inséré dans le béton fait circuler un mélange eau-glycol.

Structure rideau

La façade de chaque trapèze est constituée d'une «structure rideau», sous forme de montants d'aluminium formant huit grands carreaux, chacun pouvant contenir une vitre, un capteur solaire, un panneau de finition, etc. Les deux montants verticaux encadrant cette façade sont percés de nombreux petits trous qui exhalent l'air climatisé (frais, chauffé, humidifié ou refroidi). L'air intérieur retourne silencieusement à la salle mécanique via un autre élément de la structure, le poteau d'acier, également muni de petits trous.

Le bois du plancher est à la fois structural et de finition. «La PolygHome se construit avec 30 % moins de matériaux pour la même surface habitable, affirme M. Tremblay. Moins de matériaux signifie également moins d'entretien.»

Les pilasses sont reliées les unes aux autres par des murs de béton, et une dalle « de propreté » est coulée sur le sol. Le plancher du premier niveau est construit 20 pouces au-dessus. L'espace vide est chauffé par de l'air maitenu à pression négative, ce qui empêche les gaz dégagés par le sol (comme l'indésirable radon) d'entrer dans la maison. Un couche d'uréthane à base de soya, giclée sur les murs et le toit, enveloppe le bâtiment d'une coquille isolante.

Usinage de précision

La structure rideau de la PolygHome s'apparente, par sa fabrication, au pare-brise d'une voiture ou au fuselage d'un avion. Les pièces de métal (Usinage Laurentides) et de bois d'ingénierie (Nordic Structures Bois, de Chibougameau) sont fabriquées par des équipements robotisés assistés par ordinateur.

Photo: fournie par concept Polyghome

L'arrière d'une maison PolygHome. La pente descendante du toit (en acier, en membrane élastomère ou végétalisé) favorise la récupération de l'eau de pluie, utilisée pour les toilettes. Le pilier devant l'entrée soutient le toit et peut aussi abriter une pompe thermique, si les propriétaires le désirent. Une éolienne sur le toit, de type turbine, pourra éventuellement être installée à cet endroit.

L'éclairage au DEL (diodes électroluminescentes) est planifié par Dubo Électrique, entreprise qui a également apporté des éléments avant-gardistes à la PolyBox (salle mécanique insonorisée), «belle et ordonnée comme sous le capot d'une voiture», commente M. Tremblay.«L'industrie du métal n'est pas beaucoup utilisée en construction, ajoute l'homme d'affaires. Le Japon le fait : Toyota construit des maisons depuis 30 ans. Nous devrions nous y mettre, pour chez nous et pour l'exportation.»

Il faut compter 150 $ et plus du pied carré pour une maison PolygHome, toujours un multiple du trapèze de départ. Le modèle V6-2 (deux étages de six trapèzes), proposé pour une famille de quatre, fait 1680 pieds carrés (840 pi2 par étage).

www.conceptpolygone.com

 

 

Photo: fournie par Concept Polyghome

La maison PolygHome, un concept de Jean-Robert Tremblay, sera en construction dès cet été à Saint-Hyppolite.