Élever sa famille à Montréal? C'est avantageux, fait valoir la Ville de Montréal, dans une campagne de publicité sans précédent. À la radio, sur l'internet et dans les rues de la métropole, elle courtisera les jeunes couples montréalais qui lorgnent la banlieue lorsque vient le temps de fonder une famille.

Élever sa famille à Montréal? C'est avantageux, fait valoir la Ville de Montréal, dans une campagne de publicité sans précédent. À la radio, sur l'internet et dans les rues de la métropole, elle courtisera les jeunes couples montréalais qui lorgnent la banlieue lorsque vient le temps de fonder une famille.

 Attaquée à mots couverts par les banlieues lorsqu'elles vantent leurs qualités, Montréal riposte avec son slogan: Une vie proche de tout. Avec des phrases comme «Pour leur petite enfance, voyez les choses en grand» et «Ne mettez pas un pont entre vous et vos enfants», elle s'emploiera, de façon ludique, à faire ressortir ses atouts.

 Les banlieues ont fait leur promotion sans se gêner pour frapper sur Montréal, indique Cosmo Maciocia, responsable de l'habitation au comité exécutif de la Ville de Montréal. Sans jamais la nommer, c'est clair que Montréal est leur cible principale. Nous avons décidé de prendre notre place dans le marché immobilier.»

 Le public visé: les jeunes couples et les familles qui habitent à Montréal. Le but: les encourager à y demeurer. La campagne mettra donc en valeur tout ce qu'ils apprécient déjà, comme la proximité des services, des parcs et des aires de jeu, l'absence de pont à traverser et la possibilité d'investir dans une propriété d'une plus grande valeur plutôt que d'acheter une seconde voiture.

La campagne, conçue par l'agence de publicité Bleu Blanc Rouge, mise beaucoup sur l'internet pour capter l'attention des Montréalais à la recherche d'une propriété. Environ 25% du budget y sera consacré et diverses stratégies seront mises en oeuvre. Sur certains sites très ciblés, comme micasa.ca et DuProprio.com, par exemple, les Montréalais qui reluquent du côté de la banlieue se feront proposer des propriétés en vente à Montréal. «Il y aura une contre-offre», explique Denis Quirion, directeur au développement du logement social et abordable à la Ville de Montréal.

 Surtout, la Ville veut changer les perceptions et démontrer qu'il est avantageux d'acheter une maison à Montréal. La tâche est ardue: les jeunes familles qui désirent accéder à la propriété sont confrontées à un double obstacle. Le prix des propriétés est très élevé à Montréal. Et il s'y construit surtout de petites unités, peu adaptées à leurs besoins. Aussi la Ville veut-elle former un partenariat avec les promoteurs, les agents immobiliers et les institutions financières pour séduire les jeunes.

 L'enjeu est crucial, fait remarquer M. Maciocia. Les quartiers ont besoin des familles pour maintenir leur dynamisme économique et social. Montréal, qui vient de se doter d'une politique familiale, encourage d'ailleurs activement la construction de logements sociaux et abordables, de même que la rénovation des logements existants, en accordant une aide financière. Elle lancera le mois prochain, à l'intention des promoteurs, un nouveau programme d'aide à la construction résidentielle. Elle compte ainsi voir bâtir 300 logements abordables d'au moins trois chambres, situés aux trois étages inférieurs et dotés d'espaces de rangement.

 La campagne de promotion est dotée d'un budget initial de 1,75 millions. Elle se poursuivra en janvier avec la création d'un nouveau site internet, où seront répertoriés tous les projets immobiliers en cours à Montréal.