Un centre jardin de Québec, qui tient à ce que son nom soit tu, dit que ses ventes de bois de chauffage conventionnel sont au «baissant». La quantité invendue, cette année, est d'au moins 10 %. C'est au bois écologique qu'il attribue le recul.

Un centre jardin de Québec, qui tient à ce que son nom soit tu, dit que ses ventes de bois de chauffage conventionnel sont au «baissant». La quantité invendue, cette année, est d'au moins 10 %. C'est au bois écologique qu'il attribue le recul.

Gros détaillant de bois de chauffage conventionnel, le Centre Jardin Doyon de Beauport constatait, l'an passé, un très léger repli dans ses ventes. Retour à la normale, cependant, cette année. Mais sans augmentation annuelle de volume, comme c'est le cas normalement.

«Pris de curiosité, les gens essaient les bûches écologiques qui sont plus souvent qu'autrement destinées aux habitations en copropriété. Elles sont commodes puisqu'on peut les ranger dans un placard», déclare le président de l'entreprise, Stéphane Doyon.

Mais ce phénomène, d'après lui, tient plus de l'engouement que d'un choix définitif. Il est, en effet, persuadé que de nombreuses gens qui essaient les bûches «écolos» auront vite la nostalgie du bois de chauffage traditionnel.

Encore que, cette année, M. Doyon a dû faire venir du bois bien sec d'une province voisine. Faute de n'en avoir pas assez pour répondre à la demande, qui reste forte.

Éconaud

Enfin, à Saint-Léonard de Portneuf, la société Bois de chauffage Éconaud éprouve quelques difficultés. La moitié de sa production ne trouve pas preneur.

«Nos misères, toutefois, sont conjoncturelles», pondère son président, Sylvain Naud. La bûche écologique, l'hiver plutôt doux de l'an passé qui a laissé dans les cours des particuliers des restes de bois de chauffage, le dumping du bois brut des usines de sciage du Québec et du Nouveau-Brunswick qui ont fermé leurs portes dernièrement et qui rend le bois d'ici moins concurrentiel sont au nombre des raisons.

«Tout cela passera», estime M. Naud, tout en étant persuadé qu'un particulier ne peut chauffer sa maison tout l'hiver avec des bûches écologiques. Car elles lui coûteraient une fortune.

Bois en solde

Par ailleurs, Le Soleil a remarqué dernièrement la présence, dans une hyperquincaillerie de Québec, d'un stock imposant de bûches écologiques en solde. Du jamais vu jusqu'à présent, dit un vendeur.

D'un autre côté, chez le fabricant de bûches Groupe PEBG, boulevard Hamel, à Québec, on se frotte les mains. «La demande de bûches écolos est importante», selon Eric Gaulin, un des propriétaires.

Il croit que cela traduit, dans une certaine mesure, la revanche de consommateurs contre des marchands de bois qui, par le passé, leur ont refilé du «vert pour du sec». Sans compter que les prix du bois de chauffage ordinaire, dans la région de Québec, varient de 85 $ à 95 $ la corde par opposition à 72 $ tout au plus (en équivalence calorifique) pour les bûches.

«Enfin, le bois écologique évacue la manutention laborieuse du bois de chauffage ordinaire et son entreposage. Aussi bien que les bibittes, l'humidité et les saletés», dit-il.