On y retrouve une maison pièces sur pièces datant de 1850, qui se trouvait auparavant à l'emplacement du marchand de meubles J.C. Perreault le long de l'autoroute 40 ouest à Kirkland, une vieille grange, un ancien chenil et plus loin une maison de pierres, au numéro civique 134, chemin du Cap-Saint-Jacques, qu'avait fait construire en 1799 U. Charlebois.

On y retrouve une maison pièces sur pièces datant de 1850, qui se trouvait auparavant à l'emplacement du marchand de meubles J.C. Perreault le long de l'autoroute 40 ouest à Kirkland, une vieille grange, un ancien chenil et plus loin une maison de pierres, au numéro civique 134, chemin du Cap-Saint-Jacques, qu'avait fait construire en 1799 U. Charlebois.

Cette dernière maison, qui a été classée monument historique par le ministère des Affaires culturelles en 1974, s'est vue décerner le Prix émérite du patrimoine de l'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro pour l'année 2006 en raison de son remarquable état de conservation.

Le bâtiment comprend deux parties, la plus ancienne datant du XVIIIe siècle et une rallonge en bois datant de 1956, qu'avait fait construire l'ancien propriétaire Richard S. Greier sur le modèle de l'ancien bâtiment, qui abrite la cuisine et la salle à manger au rez-de-chaussée, une chambre et un bureau à l'étage.

La vieille partie en pierre des champs est la plus intéressante. D'abord on n'est pas trop certain de sa date de construction. Certains croient qu'elle aurait été construite vers 1750 (1), donc vers la fin du régime français, en raison de la présence d'une meurtrière dans le mur de l'ancien fumoir converti en bureau. Cette période d'instabilité, on le sait, coïncide avec la Guerre de sept ans qui devait mener à la défaite française sur les Plaines d'Abraham en 1759 et qui a connu plusieurs batailles et escarmouches.

Au rez-de-chaussée, se trouvent la grande salle de séjour autrefois divisée en deux parties, un petit salon avec son foyer d'origine, l'ex-fumoir transformé en bureau et un cabinet d'aisance. De grandes poutres traversent la salle de séjour de bord en bord et des armoires encastrées avec portes à diamant témoignent de l'ancienneté des lieux. La femme du propriétaire, Mme Catherine Clément-Talbot, signale que les planchers en pin sont d'origine et qu'ils ont été retrouvés sous deux couches superposées de lattes de bois.

À l'étage, est logée la chambre principale, qui a été aménagée en combinant deux anciennes pièces séparées, et deux chambres plus petites. Un escalier mène à une mezzanine qui ceinture la grande chambre. Comme il n'y a pas de plafond, on aperçoit la charpente de la toiture assemblée par des chevilles de bois. Sous la mezzanine se trouve une grande salle de bain comprenant toutes les facilités modernes. Du côté ouest, une fenêtre s'ouvre sur un balcon qui devait servir autrefois à hisser les grains au grenier à l'aide de palans.

Vue de l'extérieur côté sud, le visiteur est intrigué par la présence de deux fenêtres asymétriques à 24 carreaux. Mme Clément-Talbot avance qu'anciennement il y avait trois fenêtres puisque l'on retrouve une zone d'ombre dans la maçonnerie correspondant à l'ouverture d'une fenêtre. À l'étage, on remarque les minuscules lucarnes à six carreaux et sur le toit les deux cheminées en chicane.

De l'autre côté de l'entrée principale, existait jusqu'en 2000 une écurie transformée en garage et en logement à l'étage. Un incendie l'a complètement rasé et a bien failli se propager à la résidence patrimoniale sans l'intervention rapide du Service des incendies. «Les pompiers ont dû soulever la toiture en tôle pour éviter la surchauffe. Cela nous a obligé à refaire complètement la toiture en tôle à joint debout», souligne Normand Talbot. Le garage n'a pas été reconstruit et sert maintenant d'aire de stationnement.

Parmi les dépendances, on retrouve une laiterie construite en pièces sur pièce provenant de Saint-Jean-Port-Joli et qui sert à camoufler la pompe d'alimentation d'eau, la résidence n'étant pas desservie par l'aqueduc local. Du côté ouest, se trouve un ancien légumier qui est utilisé comme cuisine d'été et au nord-ouest l'ancien chenil qui servait à l'ancienne propriétaire, Mme Grier, pour l'élevage de chiens Labrador.

D'après les témoignages des anciens qui ont été relayés jusqu'aux propriétaires actuels, la princesse Juliana des Pays-Bas dont la famille avait fui leur pays au moment de l'occupation allemande durant la Deuxième guerre mondiale y aurait séjourné quelques étés. Elle recevait à l'occasion des invités et l'ancien propriétaire des lieux, M. Théôret, lui aurait même construit un petit théâtre en plein air pour y donner des représentations.

_______________________

1.- Guy Pinard dans Montréal, son histoire, son architecture, tome 4.