Hochelaga-Maisonneuve est loin de ressembler à un deuxième Plateau. En effet, selon les plus récentes données disponibles, le revenu annuel moyen par ménage se chiffrait à 30 947$ en 2000, l'un des plus bas de la métropole. Cependant, c'est un quartier riche aux yeux de la journaliste Karina Marceau.

Hochelaga-Maisonneuve est loin de ressembler à un deuxième Plateau. En effet, selon les plus récentes données disponibles, le revenu annuel moyen par ménage se chiffrait à 30 947$ en 2000, l'un des plus bas de la métropole. Cependant, c'est un quartier riche aux yeux de la journaliste Karina Marceau.

Devenue productrice télé, l'ancienne animatrice de J.E. voudrait consacrer un documentaire à ce quartier méconnu, pour mieux le faire connaître justement. Maintenant propriétaire d'un loft ensoleillé situé dans une ancienne manufacture de chaussures, Karina Marceau est loquace quand vient le temps de parler du patrimoine architectural de Hochelaga-Maisonneuve, de son histoire économique et sociale et, bien sûr, des avantages d'y habiter.

Q: Depuis quand habitez-vous à Hochelaga-Maisonneuve?

R: Depuis six ans. Quand j'ai quitté le quartier Saint-Roch à Québec, je voulais un logement pas cher près du métro. Mon choix s'est arrêté sur un trois et demi près du métro Pie-IX. Après deux ans, j'ai acheté ce loft situé entre les stations Pie-IX et Viau. C'est super chouette de se rendre au centre-ville par la piste cyclable qui passe dans ma rue (Bennett) et qui longe la rue Notre-Dame! Depuis que j'ai acheté, il y a trois ans, mon investissement a pratiquement doublé.

Q: Quels sont les avantages d'habiter ici?

R: Le matin, je vais faire ma course à pied au Jardin botanique, c'est extraordinaire. L'hiver, je peux faire du ski de fond au parc Maisonneuve. J'ai accès a une terrasse sur le toit d'où mon chum et moi pouvons voir les feux d'artifice. L'autre soir, nous avons couché là à la belle étoile... Le marché Maisonneuve est à côté. Chaque jour, je vais acheter mes légumes frais, mon fromage, c'est agréable. À cinq minutes de vélo, il y a un club vidéo de répertoire, Le Septième - intéressant pour moi qui suis fana de films étrangers. Et à Hochelaga-Maisonneuve, je suis avec le «vrai» monde, j'aime ça.

Q: Que voulez-vous dire?

R: Mes grands-parents étaient des ouvriers, mon père fonctionnaire, ma mère secrétaire dans une école. Je me sens à ma place ici. Ce n'est pas pompeux. Il y a des endroits où le sourire n'est pas à la mode alors qu'ici, ce n'est pas le cas: en général, quand on entre quelque part, on vous sourit. Il y a beaucoup d'organismes communautaires dans le quartier. Sur la grande place du marché, je vois plein de gens qui dansent en ligne, de grands Noirs qui jouent au basket à côté. C'est festif. Il y a des graffitis, je trouve ça beau. Ce n'est pas un quartier aseptisé: c'est ça qui me plaît... même si c'est vu comme une tare d'habiter ici.

Q: Des désavantages à habiter ici?

R: Il manque de bons petits restos comme Baguette et bagatelle (rue Ontario) et Les Cabotins (rue Sainte-Catherine). Aussi, je trouve qu'il n'y a pas assez de communautés ethniques; quand elles arrivent, la «bonne bouffe» arrive et avec elle la couleur, l'ouverture. Quand je croise des Africaines avec leurs boubous colorés, j'adore ça! Ici c'est très blanc et francophone.

À 5 minutes

En marchant de chez elle, Karina Marceau a accès:

- Au marché Maisonneuve et à la place du Marché

- Au Jardin botanique

- À un jardin communautaire

- À plusieurs salles de cinéma (StarCité Montréal)

- Au YMCA Hochelaga-Maisonneuve

- À une piste cyclable

- À une station de métro