Avant de troquer une hypothèque en banlieue contre un bail en ville, France Guay et sa famille ont hésité: iraient-ils à Outremont? À Côte-des-Neiges? Ils ont finalement choisi un sept et demi à 200 mètres de la rue Monkland. Pour la vie de quartier bien sûr, mais aussi pour briser leur dépendance envers l'automobile et préserver l'environnement à leur façon.

Avant de troquer une hypothèque en banlieue contre un bail en ville, France Guay et sa famille ont hésité: iraient-ils à Outremont? À Côte-des-Neiges? Ils ont finalement choisi un sept et demi à 200 mètres de la rue Monkland. Pour la vie de quartier bien sûr, mais aussi pour briser leur dépendance envers l'automobile et préserver l'environnement à leur façon.

Q: Vous considérez-vous comme des banlieusards ou des gens de la ville?

Des gens de la ville. Nous nous sommes réapproprié la ville! On a quitté l'Île-des-Soeurs pour Boucherville à la naissance de notre fille il y a 12 ans. Nous avions décidé d'acheter une maison avec terrain et piscine pour que les enfants puissent s'amuser (j'ai un fils de 22 ans). Le cas classique, quoi! Le parc était en face, l'école à côté. C'était pratique, mais cela commençait à me peser.

Q: Que voulez-vous dire?

Nous étions devenus pantouflards. On faisait jusqu'à deux heures de voiture pour aller et revenir du travail, alors le soir, on ne voulait rien savoir de reprendre l'auto pour aller souper ou sortir. On était bien chez nous: on avait aménagé un petit coin douillet, un jardin... Mais en même temps, il nous manquait plein de choses. Depuis qu'on est ici, on est allés aux FrancoFolies, au Festival de jazz, voir des spectacles - des choses qui sont à notre portée en banlieue, mais plus difficilement je trouve. Quand je suis partie, j'ai demandé à des voisins combien de fois on s'était parlé à travers nos vitres d'auto. Parce qu'on était toujours en voiture! Il y a aussi le sentiment d'appartenance. Je suis née à Montréal. Je me sens montréalaise. (...) Il était temps qu'on revienne. On y pensait depuis plusieurs années.

Q: Pourquoi avez-vous attendu plusieurs années?

Notre fille, Alex, entre dans l'adolescence... et au secondaire. Nous préférions qu'elle termine son primaire. Elle ira au collège en métro. Mon mari va travailler en métro. L'une de nos deux autos est à vendre. Juste avec le prix actuel de l'essence, ça vaut la peine de revenir à Montréal: 100$ par semaine plus les frais de stationnement de 200$ par mois, les assurances, etc. De quoi payer le voyage d'une personne en Europe par année! C'est Alex qui nous a sensibilisés à l'aspect environnemental, à l'usage inutile de l'auto, mais aussi à notre surconsommation d'électricité, de chauffage ; nous vivions dans 13 pièces. On n'avait pas besoin de tout ça. (...) Je voulais diminuer mes responsabilités financières et gagner une vie de quartier.

Q: Pourquoi à NDG en particulier?

C'est bien situé. C'est un vieux quartier, donc les arbres sont matures. Il y a de magnifiques maisons - celle-ci date de 1930 - et un grand parc, Notre-Dame-de-Grâce, au coin de la rue. J'apprécie le «village Monkland» où je vais faire mes courses chaque jour à pied ; je trouve que c'est plus vivant, comme ça, on se parle plus. (...) Notre fille s'est fait une amie anglophone dans le voisinage. C'était important pour moi qu'Alex ait l'occasion de rencontrer des gens d'autres communautés, pour qu'elle n'ait pas peur. Elle apprendra d'autres cultures en les côtoyant. Cela brise les préjugés.

À CINQ MINUTES

À cinq minutes de marche, France, Guy et Alex ont accès à la station de métro Villa-Maria et fréquentent...

- de bons petits restos (français, italiens, japonais, indien, éthiopien), dont plusieurs ont une terrasse

- une boulangerie

- une boucherie

- une poissonnerie

- une épicerie

- une quincaillerie

- une pharmacie

- une boutique de cadeaux

- un spa

- un salon de coiffure

- une école de guitare