«C'est une information stratégique pour l'industrie, on les interpelle, on les prépare à adapter l'offre de logements qu'ils auront à construire face à une demande qui est en évolution et qui change de façon draconienne par rapport aux années antérieures. Il va y avoir une plus grande demande pour des logements pour des personnes seules, mais ça ne veut pas dire qu'il faut faire de plus petits logements», confiait André Filion, vice-président administration et stratégies d'affaires à la Société d'habitation du Québec. Il était invité à un atelier économique intitulé La démographie, les ménages et leurs effets prévus sur la demande de logements au Québec lors du 45e congrès de l'Association provinciale de constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ).

«C'est une information stratégique pour l'industrie, on les interpelle, on les prépare à adapter l'offre de logements qu'ils auront à construire face à une demande qui est en évolution et qui change de façon draconienne par rapport aux années antérieures. Il va y avoir une plus grande demande pour des logements pour des personnes seules, mais ça ne veut pas dire qu'il faut faire de plus petits logements», confiait André Filion, vice-président administration et stratégies d'affaires à la Société d'habitation du Québec. Il était invité à un atelier économique intitulé La démographie, les ménages et leurs effets prévus sur la demande de logements au Québec lors du 45e congrès de l'Association provinciale de constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ).

D'ici 2021, le nombre de ménages aura augmenté de 22%, pour atteindre 3,7 millions. Les démographes insistent pour dire que la plus forte hausse se situe ces années, avec un gain moyen de 38 500 ménages par année jusqu'en 2011. La taille moyenne des ménages suit une courbe descendante. Elle est passée d'une moyenne de 4,6 à 2,4 personnes en 50 ans. Dans 15 ans, elle sera de 2,1 personnes. À rythme égal, les personnes seules seront plus de 1,1 million.

Pas moins de 45% des personnes seules habitent Montréal et Québec. En fait, le phénomène est fortement urbain puisque 87% des personnes seules choisissent la ville au lieu des régions. L'augmentation de l'espérance de vie, l'autonomie financière, l'amélioration des conditions de santé, la croissance des divorces et la montée de l'individualisme sont autant de facteurs expliquant le plus grand nombre d'êtres seuls.

En 2001, 1,2 million des 3 millions de ménages louaient un logement. Mais attention, la mode est à la propriété. On prévoit que sur les 600 000 des 700 000 nouveaux ménages prévus d'ici 2021 opteront pour un mode d'occupation propriétaire. Toutefois, il ne faut pas banaliser le phénomène de logements en copropriété. «On s'est aperçu au fil des ans que la copropriété est en hausse fulgurante par rapport à la location», mentionne M. Filion, ajoutant que de 100 000 qu'ils étaient en 2001, ils auront tripler d'ici 2021.

Les besoins des ménages seuls sont simples et différents d'autrefois. Grand et spacieux même sans partenaire, bien éclairé, décoré avec goût et richesse, peu d'équipements ménagers, cuisine fonctionnelle, mais sans salle à manger et le lit comme centre des repères décrivent sommairement le logement d'une personne seule. «Si j'étais constructeur et que j'avais à prévoir un plan d'action pour les cinq prochaines années, je construirais des copropriétés en partie plus importante que par le passé et je viserais entre autres une partie importante de ma clientèle pour les ménages d'une seule personne», croit M. Filion.