Le Silva, érigé à Vancouver Nord, a été le premier immeuble en copropriété de type gratte-ciel à recevoir, en octobre 2005, la certification LEED mise au point aux États-Unis. A suivi, en avril dernier, le Radiance @ Minto Gardens, de Toronto. Cet édifice en copropriété de 33 étages a été le premier à obtenir la certification LEED Canada, décernée par le Conseil du bâtiment durable du Canada.

Le Silva, érigé à Vancouver Nord, a été le premier immeuble en copropriété de type gratte-ciel à recevoir, en octobre 2005, la certification LEED mise au point aux États-Unis. A suivi, en avril dernier, le Radiance @ Minto Gardens, de Toronto. Cet édifice en copropriété de 33 étages a été le premier à obtenir la certification LEED Canada, décernée par le Conseil du bâtiment durable du Canada.

Le Radiance, qui a été complété en octobre 2004, compte 277 appartements. Le promoteur et constructeur Minto s'est assuré qu'il était bâti avec le moins d'impact possible sur l'environnement, qu'il atteint des normes élevées d'efficacité énergétique et d'économie d'eau, et qu'il procure un cadre de vie sain à ses résidants.

Missions accomplie : le Radiance consomme 33% moins d'énergie que les autres édifices de même taille bâtis selon le Code du Bâtiment, faisant épargner à ses occupants environ 200 000$ annuellement en frais énergétiques reliés aux aires communes. Les cages d'escalier, par exemple, sont dotées de détecteurs de mouvements. La lumière ne s'allume que si quelqu'un monte les marches. Près de la porte d'entrée de chaque appartement, un interrupteur permet d'éteindre toutes les lumières en quittant.

Les copropriétaires ont de plus économisé 55 000$, la première année, car ils ont consommé 30 millions de litres d'eau de moins que s'ils habitaient un édifice de taille similaire, rapporte fièrement Minto. Chaque appartement est doté d'un compteur d'eau et d'électricité, pour responsabiliser les propriétaires. Le Radiance, par ailleurs, se trouve à 20 mètres de deux lignes de métro. Les résidants ont accès à 200 supports à vélo. Le stationnement est entièrement souterrain. Minto a de plus institué un programme de partage de voiture, en mettant une Toyota Prius hybride à la disposition des résidants.

À Montréal? Deux bâtiments des habitations Benny Farm, à Notre-Dame-de-Grâce, ont été enregistrés auprès du Conseil du bâtiment durable du Canada : la Coopérative d'habitation ZOO, qui abrite de jeunes familles, et la résidence pour personnes âgées Chez Soi. La firme d'architectes L'OEUF - Pearl Poddubiuk et associés, est en train de constituer les dossiers respectifs des deux immeubles à vocation sociale. Ils devraient être soumis cet automne ou au début de l'an prochain.

«Pour obtenir la certification LEED, tout doit être complété, explique Daniel Pearl. Or certains systèmes ne sont pas terminés. Nous attendons, pour maximiser nos points.»

La firme d'architectes vise une certification LEED de niveau Argent (ce que le Radiance a obtenu) ou Or. Elle veut profiter de la crédibilité internationale du programme pour mieux faire connaître ce qui a été réalisé à Benny Farm. «Il est important de démontrer que dans le créneau du logement abordable, à l'intérieur de contraintes budgétaires, il est possible d'instaurer une infrastructure verte.»

Dans la région de Montréal, de plus en plus de bureaux d'architectes ont, à l'interne, un architecte certifié LEED, qui voit à l'intégration de principes de développement durable à chaque étape de la conception des projets. Depuis deux ans, c'est ce que fait l'architecte et urbaniste Josée Bérubé, associée chez le Groupe Cardinal Hardy. Les promoteurs, constate-t-elle, sont plus sensibilisés qu'avant à la protection de l'environnement et sont prêts à intégrer certaines stratégies d'aménagement écologiques, malgré une hausse de coûts. Un exemple? Le futur complexe Imperial Tobacco, dans le quartier Saint-Henri.

«Un patelin industriel en entier est recyclé, souligne-t-elle. C'est la poursuite d'une philosophie entamée il y a une dizaine d'années avec le Groupe Prével, lors de la conception des Quais de la Commune. À un projet de développement durable ont été ajoutés certains éléments plus sophistiqués.»

Le projet, qui prévoit la conversion des huit bâtiments existants en complexe résidentiel et l'ajout de deux nouveaux édifices, ne sera pas certifié LEED, indique Jacques Vincent, coprésident du Groupe Prével. «Cela entraînerait une hausse des coûts que les jeunes, notre clientèle-cible, ne pourraient pas absorber, dit-il. Nous avons choisi de respecter l'environnement de différentes façons qui ne coûtent pas trop cher.»

Des exemples? La consommation d'énergie sera réduite de 10% par rapport à celle de bâtiments similaires, en installant des fenêtres performantes à faible émission et à gaz thermique (Low E Argon) et en isolant davantage. La consommation d'eau sera aussi réduite, grâce à des chasses d'eau à deux débits et des pommeaux de douches économes. À chaque étage, des chutes programmées électroniquement encourageront la collecte sélective. La création de stationnements souterrains permettra de réduire les surfaces asphaltées, qui seront transformées en jardins. L'eau de pluie sera récupérée pour les arroser. Trois espaces de stationnement seront mis à la disposition de CommunAuto pour encourager le partage des véhicules et il y aura des supports à vélo.

Pour l'instant, le groupe Prével s'est engagé à doter le centre sportif d'un toit vert. Il pourrait y en avoir d'autres si les résidants acceptent d'en défrayer le coût, ou si des subventions sont octroyées.

«Comme les immeubles se trouvent à proximité de l'autoroute Bonaventure, ce serait génial s'il pouvait y en avoir plusieurs, estime Josée Bérubé. Ce serait excellent pour filtrer les polluants et oxygéner l'air. L'environnement serait plus sain pour les résidants du quartier.»