«On vend plus aux étrangers», assure Maître François Carré, notaire à Paris. «En 1996, les ventes aux étrangers représentaient 5,2%», deux fois moins qu'aujourd'hui. «Et nous vendons beaucoup plus aux Européens depuis l'instauration de l'euro (en 2002) car les acquéreurs achètent et revendent plus facilement». «Ca encourage», dit-il.

«On vend plus aux étrangers», assure Maître François Carré, notaire à Paris. «En 1996, les ventes aux étrangers représentaient 5,2%», deux fois moins qu'aujourd'hui. «Et nous vendons beaucoup plus aux Européens depuis l'instauration de l'euro (en 2002) car les acquéreurs achètent et revendent plus facilement». «Ca encourage», dit-il.

La part des étrangers dans les transactions à Paris est de 8,2% avec 2538 ventes, selon une enquête des notaires de Paris/Ile-de-France, du 1er avril 2006, publiée dans leur revue d'octobre.

«Parquet, moulures et cheminées» et «une bonne adresse» sont les exigences d'une grande majorité des acheteurs étrangers, résume Marie-Hèlene Lundgreen, directeur de Belles Demeures de France (groupe Féau) dont 70% de la clientèle est étrangère.

«Nos clients sont à la recherche du +charme parisien+, pour les Européens et les Américains, et du +chic parisien+, pour les Asiatiques et les Russes, des appartements avec de belles hauteurs dans des immeubles de qualité avec une bonne sécurité», ajoute-t-elle.

Selon Mme Lundgreen, «les budgets moyens sont de l'ordre de 1 à 1,5 million d'euros» mais «cela peut monter beaucoup plus haut en cas de "coup de foudre"». Le quartier historique Marais devient aussi recherché que Saint-Germain-des-Prés et «le triangle d'or, autour de l'avenue Montaigne (ndlr: près des Champs Elysées), est le plus demandé», dit-elle.

De fait, les achats sont «très inégalement répartis» dans la capitale, certains quartiers ayant la préférence des acquéreurs étrangers. Leur part est de 24,3% dans le Marais, de plus de 17% dans le 1er (le coeur de Paris) et le 6e (rive gauche de la Seine), et tombe à 4,3% dans le 12e, à l'est.

Les Italiens sont les premiers investisseurs étrangers (19,5%). Ils sont surtout intéressés par le centre de Paris et «achètent des pieds-à-terre pour venir profiter de la vie culturelle parisienne», selon Me Carré qui précise que les prix sont identiques à ceux pratiqués à Rome.

Les Américains (10,8% des étrangers) qui achètent dans la capitale française s'installent généralement dans «des beaux appartements anciens», précise le notaire. «Il s'agit d'acheteurs très cultivés, qui parlent un français impeccable et ... vont au Louvre tous les jours (..) Ils s'installent surtout dans les 6e et 7e arrondissement. Pour eux, le prix ne compte pas».

Les Britanniques (11%) s'installent «là où les Italiens achètent», selon Me Carré, ce sont des «appartements plaisir/loisir» qui leur permettent d'avoir une vie culturelle. Pour eux, «les prix sont donnés» si on les compare à ceux pratiqués dans l'immobilier à Londres par exemple.

Sur certaines «micro-niches», comme des appartements de très grand standing, on trouve des acquéreurs russes, du Moyen Orient et d'Extrême Orient, mais ils sont trop peu nombreux pour entrer dans les statistiques.

«Là les prix ne comptent plus», selon Mme Lundgreen, mais les exigences sont immenses : pièces de réception, parkings, chambres de services...

Rien de nouveau sous le ciel parisien où, «de toute façon, ces appartements de prestige à Paris ont toujours appartenu à des étrangers», conclut Me Carré.