Annie Ferland, qui a remporté la maison Kinsmen le 20 août, n'a pas hésité longtemps avant de choisir de garder la somptueuse demeure d'une valeur de 515 000 $. «Le timing était parfait pour moi. Je termine mes études et je n'ai pas de maison, ni de meubles. C'est une opportunité que je ne voulais pas laisser passer», explique l'étudiante de 31 ans qui va terminer son doctorat en pharmacie l'an prochain.

Annie Ferland, qui a remporté la maison Kinsmen le 20 août, n'a pas hésité longtemps avant de choisir de garder la somptueuse demeure d'une valeur de 515 000 $. «Le timing était parfait pour moi. Je termine mes études et je n'ai pas de maison, ni de meubles. C'est une opportunité que je ne voulais pas laisser passer», explique l'étudiante de 31 ans qui va terminer son doctorat en pharmacie l'an prochain.

Annie Ferland adore la cuisine d'inspiration italienne de sa future maison. (Photo Patrice Laroche, Le Soleil)

Pendant un an, les frais, taxes et assurances sont payés par le Club Kinsmen et la gagnante n'aura qu'à acquitter la facture d'Hydro-Québec. Elle pourra ensuite décider si elle garde la maison ou si elle la vend. Avant de prendre sa décision, elle en a discuté avec les gens de son entourage et a estimé ce qu'il lui en coûterait d'habiter la maison après son année de grâce. «Ma principale inquiétude était d'avoir beaucoup de frais à payer, mais j'ai évalué que ce n'était pas si pire que ça.»

Une opinion que partage Richard Watier, gagnant de la Maison Kinsmen en 2004. «C'est le plus beau cadeau de retraite que je pouvais espérer, indique l'homme d'affaires de 59 ans, qui continue à travailler à temps partiel. Je me suis débarrassé de mon hypothèque que j'aurais eu à payer jusqu'à 71 ans.»

Le déracinement de sa Beauce natale pour venir s'installer dans le quartier Les Méandres, à Lebourgneuf, n'a pas été trop difficile. «Au point où je suis rendu dans ma carrière, je peux me permettre de ne pas aller au travail lorsqu'il fait tempête !» lance-t-il.

Nouveau quartier

Annie Ferland ne craint pas de s'installer dans le nouveau quartier Faubourg le Raphaël, dans le secteur du parc Chauveau à Québec. «Je suis allée voir le coin et j'ai bien aimé ça», dit la jeune femme de Charlesbourg, soulignant que l'autoroute Du Vallon qui passera tout près lui permettra d'accéder rapidement à l'hôpital Laval où elle travaille.

Bruno Tessier, qui a remporté la maison Expo Québec le 27 août, a lui aussi accepté d'emblée de déménager dans la luxueuse demeure évaluée à 670 000 $, qui sera installée dans le même secteur. «On est encore sur notre nuage, raconte sa conjointe Hélène Poitras. Ça va être un beau trip à vivre.» La famille n'aura aucuns frais à payer pendant cinq ans pour résider dans sa nouvelle demeure. Taxes, chauffage, électricité, assurance et téléphone sont payés par la Fondation Maurice Tanguay. Les gagnants peuvent décider de vendre la maison ou de la louer quand bon leur semble.

Sylvain Pageau, qui a remporté la Maison Kinsmen en 2002, a trouvé pour sa part un peu plus difficile de s'acclimater à son nouveau style de vie. «Tu te retrouves dans un quartier huppé, où les gens sont d'une autre classe sociale, illustre-t-il. Je me suis senti à l'hôtel pendant quelque temps, avant de réaliser que cette belle maison était bien à moi.» Ce qui l'a le plus frappé dans toute cette aventure, ce sont les coûts d'entretien d'une telle résidence. Ses deux premières factures d'Hydro-Québec totalisaient près de 2000 $. Mais il est loin de regretter son choix. «C'est une expérience à vivre qui est extraordinaire.»

Et la déco dans tout ça? Les gagnants sont unanimes: le style de leur maison, même s'ils ne l'ont pas choisi, est à leur goût et ils adorent les meubles et accessoires haut de gamme. «Je n'aurais pas pu choisir mieux», résume Richard Watier.

Les coûts réels

L'évaluation des coûts est une étape importante avant de décider si on garde ou non la maison qu'on vient de gagner, souligne le planificateur financier Éric Brassard. «La question à se poser est la suivante : si j'avais gagné 500 000$ en argent liquide, est-ce que j'aurais acheté une maison de 500 000$? Peut-être pas», illustre l'auteur du livre Un chez-moi à mon coût.

M. Brassard affirme que les gens se trompent peut-être en croyant réaliser des économies en habitant la maison. Il ne faut pas oublier que la somme, 500 000$ par exemple, est immobilisée dans la résidence. Si le gagnant décide de vendre la maison et d'investir cette somme à un taux d'intérêt de 5 %, le placement pourrait rapporter 25 000$ par année. «En choisissant de conserver la maison, la personne renonce à cette somme qui pourrait lui servir à bien d'autre chose comme rembourser des dettes ou voyager, explique le planificateur financier. C'est une question de choix, mais les gens doivent fonder leur décision sur des chiffres réels.»

Il ne faut pas non plus perdre de vue les ajustements qui sont nombreux, lorsque vient le temps de s'installer dans la maison. «Il ne faut pas croire que c'est une livraison clés en main, indique Richard Watier. Il y a plein de choses à faire installer et de détails à régler pendant des semaines avant de déménager», dit-il, citant notamment l'installation du sytème d'alarme, les divers branchements et le terrassement. Mais à cheval donné, on ne regarde pas la bride, conclut-il.