Voici, par exemple, cette publicité, parue dernièrement dans un catalogue immobilier de la région de Québec et qui a attiré l'attention d'un lecteur du Soleil : «Bel immeuble de sept logements, loués à 100 %, bien localisé. Visite sur offre d'achat acceptée seulement». Et cette autre : «Immeuble de 22 logements (...) visite sur PA (promesse d'achat) acceptée seulement».

Voici, par exemple, cette publicité, parue dernièrement dans un catalogue immobilier de la région de Québec et qui a attiré l'attention d'un lecteur du Soleil : «Bel immeuble de sept logements, loués à 100 %, bien localisé. Visite sur offre d'achat acceptée seulement». Et cette autre : «Immeuble de 22 logements (...) visite sur PA (promesse d'achat) acceptée seulement».

«Cette pratique est normale et n'a rien d'illégal», dit la syndic de l'Association des courtiers et agents immobiliers du Québec (ACAIQ), Me Hélène Morand.

En fait, la promesse d'achat avant visite a pour objet de départager les acheteurs sérieux des autres afin d'éviter de gêner les locataires à tout bout de champ.

«En effet, pour chacune des visites, un préavis de 24 heures doit être communiqué à chacun. Un propriétaire ne peut se permettre de leur écrire plusieurs fois par semaine et de troubler autant de fois leur quiétude», estime Mme Morand.

Agent immobilier agréé de Québec sous la bannière Sutton, Jean-Pierre Paquet croit qu'un vendeur a tout avantage à mettre ses locataires de son bord. «Si une quinzaine de visites ont lieu en deux mois, il est clair qu'ils vont s'impatienter. Surtout si elles se produisent le soir et les fins de semaine», juge-t-il.

Si un propriétaire et un visiteur arrivent à brûle-pourpoint, spécialement la première fois, certains locataires pourraient être déconcertés «apprenant que l'immeuble est à vendre», pense, de son côté, Françoise Jean, agente immobilière au service de la maison de courtage Québec Immobilier.

Mariage à distance

Le président de Royal LePage Inter-Québec, Paul Éverell, trouve que cette manière de transiger est comparable à un «mariage à distance». Quoique le geste n'est pas posé à l'aveugle.

L'acheteur potentiel aura considéré l'immeuble de l'extérieur, jusque dans le vestibule éventuellement. Il aura pris connaissance de la fiche de vente, laquelle rend compte de l'état général du bâtiment, des revenus et dépenses, des baux, des rénovations effectuées. Et encore. «À cette étape, tout doit être dit à l'acheteur», insiste Me Morand.

Par la suite, ce dernier évalue la situation. S'il y trouve intérêt, il présentera sa promesse d'achat, conditionnelle toutefois à la visite détaillée des lieux «à sa satisfaction», ce qui comprend l'examen des dossiers administratifs. Souvent, la condition de l'obtention d'un prêt hypothécaire s'ajoute.

Lors de la visite, si les lieux ne sont pas salubres, si les rénovations ne sont pas aussi évidentes que prétendues, si les locataires ne lui plaisent pas ou si le rendement financier n'est pas, après examen des comptes, tel qu'espéré, l'acheteur peut renoncer à l'achat. À moins qu'il ne s'entende, avec le vendeur, sur un autre prix.

Le Poids d'une visite

D'une autre part, quand un particulier s'intéresse à une maison en vue de l'habiter, il tient pour essentiel de la visiter d'abord avant de faire sa promesse d'achat. "«l veut savoir comment il s'y sent. Pour lui, le bien-être et le confort sont fondamentaux», déclare Me Morand.

Mais l'acheteur d'un immeuble à logements est un investisseur. Le rendement l'intéresse avant tout. «Dans son cas, le poids de la visite est moindre», conclut la syndic. C'est pourquoi, il acceptera d'en faire une condition de sa promesse d'achat.

Enfin, M. Paquet est d'avis que la demande d'immeubles à logements est croissante depuis ces dernières années. Plus de gens s'y intéressent. «Plusieurs y voient l'opportunité de se constituer un fonds de retraite.»