Au Canada, aucune norme ne régit la concentration admissible de radon dans les maisons. Santé Canada recommande néanmoins d'agir au-delà de 800 becquerels par mètre cube d'air. Ce serait le cas pour 3200 maisons au Québec, d'après les projections de l'Institut national de la santé publique. Le gouvernement fédéral envisage désormais de baisser la limite à 200 bq/m³; 20 000 habitations dans la province seraient alors concernées. Le becquerel est l'unité de mesure de la radioactivité.

Au Canada, aucune norme ne régit la concentration admissible de radon dans les maisons. Santé Canada recommande néanmoins d'agir au-delà de 800 becquerels par mètre cube d'air. Ce serait le cas pour 3200 maisons au Québec, d'après les projections de l'Institut national de la santé publique. Le gouvernement fédéral envisage désormais de baisser la limite à 200 bq/m³; 20 000 habitations dans la province seraient alors concernées. Le becquerel est l'unité de mesure de la radioactivité.

En attendant la mise en place d'une politique claire sur la question, rien n'empêche d'effectuer quelques démarches. Santé Canada et la SCHL ont publié un recueil disponible dans Internet. Le radon, guide à l'usage des propriétaires canadiens donne des explications sur ce gaz encore peu connu, ses effets sur la santé et que faire pour bien protéger sa maison.

Le radon, qui émane essentiellement du sol, trouve refuge dans les parties inférieures de la maison. La méthode la plus rapide (quoique moins précise) pour le mesurer consiste à placer une boîte de charbon actif, ou une chambre d'ionisation avec électret, dans une pièce du sous-sol. Laissez l'appareil pendant deux à cinq jours, gardez les fenêtres fermées et évitez le plus possible d'y circuler. Par la suite, renvoyez la petite boîte à l'entreprise qui vous l'a fournie et elle se chargera d'analyser la dose de radon contenue dans la pièce. Il en coûte jusqu'à 90 $ pour ces procédés, développés notamment par les compagnies Delra à Laval et Radioprotection à Sainte-Julie.

Des détecteurs qui prennent des mesures sur une plus longue période sont aussi disponibles sur le marché. La précision est meilleure, mais le coût est plus élevé. Ce type de produit se retrouvant rarement sur les étagères de votre quincaillerie, Internet est la meilleure source d'approvisionnement.

Le problème au Québec, c'est que les entreprises capables d'effectuer des analyses se comptent sur les doigts de la main. Et aucune certification n'existe. «Comme la demande est faible, l'offre de service l'est aussi», explique Claude Prévost, membre du Comité ministériel de suivi sur le radon.

Mesures préventives

Le guide de la SCHL détaille toutefois quelques mesures préventives qui peuvent être appliquées. Comme pour la météo, la différence de pression de l'air, à l'intérieur et à l'extérieur de l'habitation, crée un phénomène de pression négative et d'aspiration des gaz situés dans le sol, sous la maison. Le radon est présent à petite dose dans l'atmosphère, mais sa concentration peut augmenter si votre logement est construit sur un filon d'uranium, que le terrain est poreux et que votre habitation est perméable.

Réparer les fissures des fondations et des planchers, vérifier si la dalle est poreuse, au besoin installer des siphons sur les drains et les puisards du sous-sol peut être efficace. Les plus bricoleurs pourront aussi s'atteler à colmater les espaces aménagés dans les murs et les planchers, pour le passage des câbles et des canalisations.

Aérer sa maison peut s'avérer une arme à double tranchant. Si ouvrir les fenêtres permet d'évacuer un gaz comme le radon, l'effet de pression négative peut s'accentuer et les infiltrations risquent de reprendre de plus belle. Le guide de la SCHL conseille d'installer un ventilateur récupérateur de chaleur. Si un tel appareil entraîne une diminution de 25 à 75 % des teneurs en radon, son prix se situe entre 1500 et 2500 $, d'après les rédacteurs du guide. Sans compter que la facture d'électricité risque de gonfler.

Si le taux de radon est trop important, la dépressurisation du sol représente la solution ultime - quoique fort coûteuse - , d'après M. Prévost. On installe un tuyau dans la roche concassée, entre le sol et la dalle de béton. C'est là que se loge le gaz, avant de remonter dans votre sous-sol. Une pompe est chargée d'évacuer l'air et de créer un phénomène de dépressurisation qui réduirait de 80 % le taux de radon.