La Maison urbaine Papineau, un immeuble locatif conçu pour des hommes gais autonomes de plus de 60 ans, comprendra 42 logements. L'édifice de cinq étages sera situé au coeur du Village gai, avenue Papineau, dans l'ancienne usine de fabrication de chaussures Boucher Lefaivre.

La Maison urbaine Papineau, un immeuble locatif conçu pour des hommes gais autonomes de plus de 60 ans, comprendra 42 logements. L'édifice de cinq étages sera situé au coeur du Village gai, avenue Papineau, dans l'ancienne usine de fabrication de chaussures Boucher Lefaivre.

«Dans les résidences, les gais âgés revivent les mêmes tabous que dans les années 60, dit l'entrepreneur. La mentalité des personnes âgées qui les entourent n'a pas évolué au même rythme que celle des jeunes. Les gais doivent retourner dans le placard après avoir eu quelques années de liberté. Ceux qui sont un peu efféminés se font regarder de travers. C'est catastrophique!»

Les locataires auront accès à un gym et à un sauna. «Les gais se gardent en forme et conservent longtemps une belle apparence», fait remarquer M. Saindon. Il y aura aussi un bistro Internet, une bibliothèque et un salon. La salle à manger vitrée se trouvera à l'étage supérieur, avec une belle vue sur le Mont-Royal et le centre-ville. Elle sera adjacente à une terrasse verte.

Les appartements étant conçus pour des hommes, les salles de bains comprendront des urinoirs et des douches, précise Gilles Huot, l'architecte du projet. Il n'y aura pas de baignoire. Les cuisines, de type laboratoire, seront petites, mais très bien équipées. Tous les logements seront climatisés et auront accès à un balcon. Les plus grands appartements posséderont un foyer au gaz. Les loyers varieront entre 1025 et 1500 par mois, incluant l'électricité, le chauffage, l'eau chaude et la sécurité.

La construction débutera à l'automne. Les premiers locataires devraient emménager en juillet 2007. Grâce à de nombreux investisseurs privés, l'immeuble sera érigé sans devoir contracter une hypothèque, révèle André Saindon. «C'est au-delà de mes espérances, s'exclame-t-il. Le concept est chaleureusement accueilli par la communauté gaie.»

Avec sa compagnie, Maison urbaine, le promoteur compte exporter son concept dans d'autres grandes villes canadiennes. «Je reviens de Toronto, où les besoins sont aussi criants qu'ici, dit-il. Nous avons déjà sélectionné un terrain. Nous irons ensuite à Calgary et à Vancouver.»

À Montréal, il a déjà trouvé le terrain où se dressera la deuxième Maison urbaine, à l'angle du boulevard René-Lévesque et des rues Amherst et Wolfe. La Maison urbaine Amherst comptera entre six et huit étages. Elle sera conçue pour des gais autonomes de plus de 60 ans. Un ou deux étages pourraient être destinés à des lesbiennes.