Le professeur de l'UQAM a présenté le résultat de ses recherches sur les diodes électroluminescentes (DEL) au récent congrès de l'ACFAS, à Montréal. «Les gens ont toujours l'impression que l'éclairage est négligeable dans la facture d'électricité.» Hydro-Québec estime néanmoins la consommation résidentielle à 4,3 térawattheures (un térawattheure vaut un million de mégawattheures).

Le professeur de l'UQAM a présenté le résultat de ses recherches sur les diodes électroluminescentes (DEL) au récent congrès de l'ACFAS, à Montréal. «Les gens ont toujours l'impression que l'éclairage est négligeable dans la facture d'électricité.» Hydro-Québec estime néanmoins la consommation résidentielle à 4,3 térawattheures (un térawattheure vaut un million de mégawattheures).

Or, une DEL consomme 90 % moins d'énergie que l'ampoule incandescente inventée par Edison. Autrement dit, une diode de 10 watts remplace une ampoule de 100 watts.

Si 70 % des gens changeaient complètement leur mode d'éclairage, les économies énergétiques seraient de 350 mégawatts. Et si la moitié de l'éclairage institutionnel et industriel subissait le même sort, on ajouterait 650 mégawatts. On pourrait même exporter ces économies, rêve tout haut M. Lavallée.

Les Québécois sont encore loin d'un tel déclic. Pourquoi? Même si sa durée de vie potentielle est de 30 ans, la DEL coûte encore cher: entre 20 $ et 30 $ pour une 60 W. Et n'est pas encore tout à fait au point. Jusqu'à récemment, leur capacité était peu intense et on s'en servait surtout comme voyants sur les panneaux des appareils électroniques. Les DEL étaient seulement en couleur.

Mais on peut maintenant produire du blanc, dont l'éclairage demeure bleuté. Reste que les percées technologiques se produisent à la vitesse grand V. Des compagnies comme GE ou Westinghouse sont dans un contre-la-montre pour envahir le marché. Pour l'instant, les débouchés sont surtout les lumières de Noël, les aménagements extérieurs, les meubles de luxe et on commence à s'intéresser à l'automobile.

Hydro-Québec, qui a un plan d'efficacité énergétique, suit de très près la situation, confirme Claire Trépanier. La porte-parole de la société d'État tempère un peu l'enthousiasme du prof Lavallée. «Il y a beaucoup de facteurs en cause : le prix, la qualité de l'éclairage, les autres produits sur le marché, la disposition après, etc.» Il faut aussi changer vos lampes!

Ce qui explique que les applications sont surtout industrielles pour l'instant. Hydro subventionne d'ailleurs le remplacement des lumières de feux de circulation, ce qu'a fait Québec, et celles des panneaux «Sortie».

Benoît Guérard, le surintendant responsable de l'éclairage public et de la signalisation lumineuse à la Ville, doute fort, lui, des économies potentielles dans l'industriel. «Il y a déjà d'autres technologies».

Reste que là comme ailleurs, les percées seront rapidement récupérées pour le secteur résidentiel. Josée Laforest, une designer, confiait récemment au Soleil que le DEL révolutionnera l'éclairage au même titre que l'halogène.

Tant mieux. Il n'y a rien comme la mode, bien plus que des considérations environnementales, pour changer les habitudes...