Les promoteurs, Daniel Giroux et Michel Racine, avaient à l'oeil le bâtiment depuis des années. Quand le projet de transformation du manoir en auberge est tombé à l'eau, ils ont sauté sur l'occasion pour l'acquérir, avec comme objectif de lui redonner ses lettres de noblesse. «Au fil des années, l'intégrité architecturale des bâtiments n'a pas été respectée. On va tenter, autant que possible, de le remettre dans son état d'origine, tout en l'adaptant à sa nouvelle vocation», dit M. Giroux.

Les promoteurs, Daniel Giroux et Michel Racine, avaient à l'oeil le bâtiment depuis des années. Quand le projet de transformation du manoir en auberge est tombé à l'eau, ils ont sauté sur l'occasion pour l'acquérir, avec comme objectif de lui redonner ses lettres de noblesse. «Au fil des années, l'intégrité architecturale des bâtiments n'a pas été respectée. On va tenter, autant que possible, de le remettre dans son état d'origine, tout en l'adaptant à sa nouvelle vocation», dit M. Giroux.

Le manoir a été construit à partir d'une maison rurale à la fin du XIXe siècle par Charles-Frontenac Bouthillier, un descendant du seigneur de Bleury. Le richissime homme a acquis les lieux en 1883 et en fait une réplique d'un domaine seigneurial que sa famille possédait en Normandie. Fait inusité, du moins pour le Québec, tous les bâtiments (maison, donjon, tourelle, grange, écurie) sont reliés entre eux et sont construits en murs de pierre de deux pieds d'épaisseur.

Cependant, le somptueux manoir a été abandonné dans les années 70, faute de descendance directe. Son incroyable solidité lui a néanmoins permis de résister à plusieurs incendies, allumés par des vandales.

Dans les années 90, la Ville de Rosemère décide de protéger le manoir en le déclarant «site du patrimoine». Cependant, Québec refuse de le classer monument historique. «C'est un beau manoir, mais il n'a pas d'histoire. Sa seule particularité, c'est qu'il a appartenu à des gens très riches», explique Michel Girouard, directeur des communications à la Ville de Rosemère.

Situé dans un environnement enchanteur et entouré d'arbres matures, le manoir ancestral affiche aujourd'hui un air décrépit. Les portes de la résidence sont pourries, tandis que les fenêtres sont barricadées. Malgré tout, une simple visite des lieux permet de voir tout son potentiel. «L'apparence est trompeuse. La maçonnerie et la structure sont encore en très bon état. Quelques réparations suffisent», soutient M. Giroux.

Les promoteurs ont l'habitude des restaurations, ayant travaillé à maintes reprises dans le Vieux-Montréal. Ils ont fait appel à l'architecte Didier Poirier, spécialiste des maisons ancestrales aujourd'hui à la retraite, pour les aider dans cette nouvelle tâche. M. Poirier trouve le manoir Bouthillier extrêmement intéressant. «Afin d'imiter plus efficacement l'architecture française, on l'a érigé en utilisant des techniques antérieures à sa période de construction», fait-il remarquer.

Le manoir de 35 000 pieds carrés, en forme de fer à cheval, sera divisé en 21 maisons de ville de 1000 à 3500 pieds carrés. Chaque unité profitera d'une petite terrasse aménagée dans la cour intérieure. Au centre, on songe à installer une fontaine, afin de camoufler le bruit de la circulation de la 117, non loin des lieux. L'arrière du bâtiment sera réservé aux espaces de stationnement.

À l'intérieur, murs de pierre, plafonds cathédrales et poutres apparentes sauront combler les amoureux du patrimoine. On profitera des rénovations pour réparer les erreurs du passé. Par exemple, la toiture en bardeau d'asphalte sera remplacée par un recouvrement de tôle à la canadienne, plus authentique.

Les nouveaux seigneurs posséderont en commun un grand terrain de 110 000 pieds carrés, en bordure la rivière des Mille-Îles. Les prix des maisons oscillent entre 275 000$ et 800 000$.

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Sur Internet: www.votremanoir.com