C'est vous qui le savez. L'inconfort ressenti varie selon les métabolismes. Mais, à titre de référence, nous pouvons retenir l'indice humidex d'Environnement Canada. À partir d'un indice de 30, on commence à sentir un certain inconfort. Or, en moyenne, Montréal compte neuf jours en juin, 17 jours en juillet et 13 jours en août où l'indice humidex atteint ce seuil.

C'est vous qui le savez. L'inconfort ressenti varie selon les métabolismes. Mais, à titre de référence, nous pouvons retenir l'indice humidex d'Environnement Canada. À partir d'un indice de 30, on commence à sentir un certain inconfort. Or, en moyenne, Montréal compte neuf jours en juin, 17 jours en juillet et 13 jours en août où l'indice humidex atteint ce seuil.

L'inconfort devient important lorsque que l'indice atteint 40. Ce funeste événement survient en moyenne moins de trois jours durant l'été.

Qu'est-ce que vous voulez rafraîchir?

La réponse à cette question déterminera en grande partie le type d'appareil qu'il vous faudra. Plus grande est la surface à climatiser, plus cher il vous coûtera à l'achat, d'installation et à l'usage.

À titre préliminaire, ou pour établir votre budget, vous pouvez estimer la puissance nécessaire. Calculez la surface des pièces à climatiser.

(Photo Bernard Brault, La Presse)

Ne sous-estimez pas vos besoins. Un appareil trop chiche peinera à vous assurer le confort désiré, et il consommera davantage qu'un climatiseur mieux adapté. À l'inverse, signale Anne Wilkins, gestionnaire du programme ÉnerGuide pour les équipements, à Ressources naturelles Canada, «un appareil trop puissant n'est pas meilleur car il ne fonctionne pas à sa capacité optimale». Ses trop courtes bouffées glaciales ne lui permettront pas de déshumidifier suffisamment l'air. D'où inconfort et consommation inutilement élevée.

Pour des appareils centraux ou biblocs, mieux vaut faire évaluer vos besoins par un installateur spécialisé.

HUIT TYPES D'APPAREILS

Budget et surface limités?

1- LE CLIMATISEUR DE FENÊTRE

Principal avantage: son prix raisonnable. «C'est le moyen le moins cher de climatiser», soutient Richard Bastrash, directeur du marketing de Klimfax, de Longueuil. Par contre, il faut l'installer au printemps et le retirer à l'automne. On paie le prix en esthétique discutable, en diminution de luminosité et de ventilation naturelle, en efforts physiques, en quiétude.

Ce sont les appareils les plus bruyants, notamment parce que, en raison de leur fixation temporaire et souvent aléatoire , les vibrations peuvent se transmettre aux fenêtres. En outre, même si les compresseurs sont plus efficaces et moins bruyants que par le passé, leur vrombissement est tout de même transmis par le boîtier de l'appareil.

Pour les fenêtres à battants, quelques climatiseurs à architecture verticale sont maintenant offerts. Il faudra retirer le battant au complet et mettre en place une plaque transparente, taillée sur mesure, dans la partie supérieure de l'ouverture.

Le climatiseur doit être légèrement incliné vers l'extérieur, pour assurer l'écoulement de l'eau. Les gros appareils devraient être soutenus par un support extérieur.

Vous pouvez comparer l'efficacité des climatiseurs de fenêtre ou muraux en consultant la fiche ÉnerGuide dont ils sont munis. Cette étiquette leur accorde une cote dite EER. Plus la cote est élevée, meilleur est l'appareil. L'étiquette comporte une échelle qui situe l'appareil par rapport aux concurrents de même catégorie.

Le prix : 160 $ à 570 $, pour des climatiseurs de 5000 à 12 000 BTU/h.

Les appareils verticaux sont un peu plus chers : 530 $ à 630 $ pour des puissances de 8000 à 12 000 BTU/h.

Version fixe:

2- LE CLIMATISEUR MURAL

Très semblable au précédent, le climatiseur mural présente l'avantage d'être fixe, dans une ouverture ménagée dans le mur. Inconvénient : ménager ladite ouverture.

L'installation doit être soignée, pour maintenir l'isolation et l'étanchéité de la paroi. Peu utilisé, le climatiseur mural intéresse surtout les entrepreneurs qui veulent intégrer dans leur construction un climatiseur à bas prix. Prix : de 860 $ à 1060 $, pour des capacités de 6000 à 12 000 BTU/h. Si l'ouverture n'est pas déjà faite, l'installation peut coûter jusqu'à 1000 $. «Mieux vaut alors choisir un bibloc », estime Richard Bastrash.

En désespoir de cause :

3- LE CLIMATISEUR MOBILE

«L'appareil de dernier recours », lance Richard Bastrash. Ce petit appareil sur roulettes, facile à mouvoir, convient aux endroits où toutes les autres solutions sont inapplicables. À puissance égale, son efficacité est nettement inférieure aux climatiseurs de fenêtres ou muraux.« Ce sont davantage des déshumidificateurs, explique Anne Wilkins. La chaleur du compresseur est en partie dégagée dans la pièce.»

Il est en outre plus cher qu'un climatiseur de fenêtre de même puissance. Un appareil mobile de 12 000 BTU/h se vend environ 1000 $, contre moins de 600 $ pour son concurrent fixe.

Il offre tout de même quelques avantages : on peut le déplacer pour refroidir plusieurs pièces en succession. Il est plus silencieux que le climatiseur de fenêtre, et il n'obture pas entièrement la fenêtre. Un manchon, ajusté dans l'ouverture d'une fenêtre, évacuera à l'extérieur l'air chaud généré par l'appareil. Certains appareils extraient l'eau de condensation par une conduite solidaire du manchon. Sur les autres, il faut faire la vidange régulière du bac qui recueille l'eau de condensation.

Bref, il faut vraiment vouloir se rafraîchir.

Pas de conduits de ventilation:

4- LE CLIMATISEUR BIBLOC

Alors que les climatiseurs de fenêtre intègrent tous les organes dans le même boîtier, le modèle bibloc sépare les fonctions. Le compresseur et le condensateur sont placés à l'extérieur. Des conduites de faible diamètre transportent le fluide réfrigérant jusqu'à l'évaporateur, installé à l'intérieur de la maison dans un diffuseur mural. On peut joindre plus d'un diffuseur au compresseur extérieur.

Le climatiseur bibloc est l'option privilégiée par les propriétaires dont la maison n'est pas chauffée par un système à air pulsé.

Un appareil de 12 000 BTU/h suffira habituellement à climatiser une résidence de 1200 pi2 ou moins.

Plus efficace que les précédents, il est cependant nettement plus coûteux. Pour des appareils de 12 000 à 18 000 BTU/h, la fourchette de prix s'étale de 3000 $ à 4000 $, installation comprise. Les excellents appareils japonais trônent au sommet de cette catégorie.

Chauffage à air pulsé :

5- LE CLIMATISEUR CENTRAL

Pour les maisons munies d'un système de chauffage à air pulsé, le climatiseur central constitue la solution la plus efficace. Comme le bibloc, le compresseur demeure à l'extérieur. L'évaporateur est installé au coeur du système de chauffage central, d'où l'air rafraîchi sera distribué dans toute la maison par les conduits de ventilation. C'est un système coûteux mais discret (à l'intérieur, du moins) et très efficace car toutes les pièces sont ainsi alimentées en air frais.

Un entrepreneur en climatisation compétent évaluera l'isolation de la maison, le nombre et l'orientation des fenêtres ainsi que le nombre d'occupants pour déterminer la puissance nécessaire. La capacité de refroidissement d'un système central s'exprime en tonnes une tonne équivalant à 12 000 BTU/h.

Pour un bungalow standard, un système de 2 tonnes fait habituellement l'affaire, au prix de 3700 $ à 4400 $.

Pour chauffer en plus :

6- LA THERMOPOMPE

(Photo François Roy, La Presse)

La thermopompe est une version à double fonction du climatiseur central. Elle soutire une partie de la chaleur de l'air extérieur pour la restituer à l'intérieur, dans leprocessus inverse de la climatisation.

On réduit ainsi les coûts de chauffage, mais il est faux de croire que l'appareil se paie par les seules économies d'énergie.

Pour un bungalow standard, une thermopompe de 2 tonnes coûte entre 5300 $ et 6600 $, soit de 1500 $ à 1800 $ de plus qu'un climatiseur simple. Selon Richard Bastrash, on choisit cet appareil d'abord pour le confort et la qualité de l'air qu'il procure.

Discrétion assurée :

7- LE CLIMATISEUR DE TYPE PLAFONNIER

Cet oiseau hybride niche dans les combles. Dans les maisons sans système central à air pulsé, ce système de climatisation, installé sous le toit, distribue l'air frais à l'aide de conduits souples qui débouchent au plafond de chacune des pièces. Avantages : distribution uniforme et discrétion.

Ken Ruest, chercheur au groupe de recherche technique de la SCHL, déconseille néanmoins ce système. La perforation des plafonds qui doivent malgré tout demeurer parfaitement isolés, les possibilités de fuite d'air et de condensation dans le comble, la difficulté d'accès pour l'entretien sont des sources de problèmes potentiels.

Le prix est élevé : 8000 à 10 000 $.

À défaut de climatiseur...

8- LES VENTILATEURS DE PLAFOND

Ce sont quand même de bonnes armes contre la chaleur. Durant le jour, fermez fenêtres, stores et rideaux du côté du soleil. Durant la nuit, outre le ventilateur de plafond, vous pouvez utiliser un ventilateur portatif dans l'embrasure de la fenêtre pour forcer l'air frais extérieur à vous visiter. Laissez alors les portes des chambres ouvertes pour favoriser la circulation.

À plus long terme, vous pouvez songer à une meilleure isolation du toit, un recouvrement de toit pâle plutôt que foncé. Des feuillus bien placés procureront une ombre bienfaisante. À défaut, des volets ou des auvents, côté sud, réduiront l'apport de chaleur solaire. Selon Ken Ruest, bloquer les rayons solaires à l'extérieur de la maison est cinq fois plus efficace que d'obturer la fenêtre à l'intérieur.

TOUS LES BTU SE VALENT-ILS?

Pour des climatiseurs de même type (de fenêtre, par exemple), une même capacité de refroidissement, affichée en BTU/h, produit sensiblement le même rendement de rafraîchissement. La différence de qualité et de prix se traduira plutôt dans la durabilité et le niveau sonore de l'appareil.

Par contre, selon Richard Bastrash, pour le même nombre de BTU/h, un climatiseur mobile est deux fois moins efficace qu'un climatiseur de fenêtre, lui-même deux fois moins performant qu'un système bibloc.Ces proportions sont bien sûr approximatives, mais on retiendra le principe d'une gradation dans l'efficacité.

L'avantage du bibloc réside notamment dans la position de son diffuseur, au sommet des murs, explique Pierre Boulé, président de Confort Expert. Il aspire l'air le plus chaud et restitue un air rafraîchi qui redescendra vers le plancher. «On provoque ainsi un déplacement d'air dans la pièce, ce que le climatiseur de fenêtre ne réussit pas à faire», affirme M. Boulé.

UN NOUVEL APPAREIL?

Peut-être est-il temps de songer à un appareil plus efficace. Selon Ressources naturelles Canada, un climatiseur qui a reçu l'accréditation Energy Star consomme de 30 à 40 % moins d'énergie que les appareils vieux de 10 ou 15 ans.

Réglez le thermostat à 24 ou 25°C. Ça vous paraît élevé? La déshumidification de l'air est un facteur très important duconfort ressenti. Il n'est pas nécessaire d'abaisser la température aux 21°C du confort hivernal.

Si il n'y a personne durant le jour, vous pouvez fermer l'appareil. Par contre, tenter de climatiser en catastrophe, à la fin de la journée, est peu efficace et énergivore. Mieux vaut abaisser doucement la température en programmant l'appareil pour qu'il démarre une heure avant votre retour, recommande Anne Wilkins. À défaut de programmation, on peut utiliser une minuterie externe, à laquelle on branchera l'appareil.

Vous pouvez également monter le thermostat à 28 °C durant votre absence. La consommation d'électricité sera réduite et il sera plus facile de ramener la température à un niveau confortable lors de votre retour.

QUELQUES DÉFINITIONS

BTU/h : British thermal unit per hour. Le BTU est l'unité de mesure du rendement des appareils de chauffage. On l'utilise pour exprimer la puissance d'un climatiseur, c'est-à-dire sa capacité d'extraire la chaleur d'une pièce.

EER : mesure le rendement énergétique d'un climatiseur individuel. Plus sa cote EER est élevée, plus l'appareil est efficace. Cette donnée se trouve sur l'étiquette ÉnerGuide du climatiseur de fenêtre oumural.

SEER : rendement énergétique saisonnier, qui traduit l'efficacité énergétique des climatiseurs biblocs ou centraux. Plus il est élevé, plus économe est l'appareil. Les climatiseurs centraux fabriqués en 2006 doivent atteindre un SEER de 13.

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QUELQUES SITES ET DOCUMENTS D'INTÉRÊT

Le site de l'Office de l'efficacité énergétique du Canada (https://oee.nrcan.gc.ca) propose des renseignements sur les appareils de climatisation dans sa section «Résidentie». Dans la section «Publications», on peut télécharger les documents Climatiser sa maison et le Répertoire Énerguide.