Après cinq années records, les ventes ont diminué plus que prévu le mois dernier au sud de la frontière, soit d'une proportion de 5 %, à un taux annualisé de 1,233 million d'unités, comparativement à la donnée révisée de 1,298 million en décembre dernier, a précisé le département américain du Commerce.

Après cinq années records, les ventes ont diminué plus que prévu le mois dernier au sud de la frontière, soit d'une proportion de 5 %, à un taux annualisé de 1,233 million d'unités, comparativement à la donnée révisée de 1,298 million en décembre dernier, a précisé le département américain du Commerce.

Le nombre de maisons à vendre s'est hissé à un sommet de tous les temps, soit 528 000 en janvier, comparativement à 515 000 en décembre.

Des taux hypothécaires et des prix des maisons plus élevés vont pousser les ventes à la baisse et ces facteurs sont susceptibles de ralentir l'économie américaine en deuxième moitié de l'année, selon des économistes.

Cette année, les propriétaires vont emprunter deux fois moins sur la valeur de leur maison par rapport à l'an dernier, ce qui diminuera les dépenses de consommation, estime la société Freddie Mac, deuxième prêteur hypothécaire aux États-Unis. «La combinaison d'une demande en baisse et d'une offre plus grande va probablement exercer une pression à la baisse sur la croissance des prix des maisons», soutient Jonathan Basile, économiste chez Credit Suisse, à New York.

«L'habitation ne sera pas le moteur de la croissance comme elle l'a été», ajoute-t-il.

Le mois dernier, le prix de vente médian des nouvelles maisons était de 238 100 $US, en hausse de 6,7 % en un an.

Au rythme actuel des ventes, il y a suffisamment de maisons neuves sur le marché pour répondre à la demande des 5,2 prochains mois, un sommet depuis novembre 1996.

À Montréal aussi, le nombre de maisons sur le marché augmente. Le nombre de condos neufs qui n'ont pas trouvé preneur a été multiplié par quatre en seulement trois ans, malgré le grand nombre de projets retirés du marché.

De 513 dans la région de Montréal en janvier 2003, le cap des 1000 condos invendus a été franchi à l'été 2004 et celui des 2000 (2002 unités en fait), en décembre dernier.

La construction d'habitations a aussi chuté de 12 % l'an dernier dans la région de Montréal et elle perdra encore 13 % cette année, prédit Paul Cardinal, analyste principal de marché du Québec à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Il n'y a pas d'effondrement du marché résidentiel, mais les constructeurs et les courtiers doivent faire face à une correction prononcée, toutes les données devenant négatives ou en croissance beaucoup plus faible.

«Malgré tout, les vendeurs d'habitations gardent encore un certain avantage sur les acheteurs», de dire M. Cardinal.

La croissance du prix moyen sur le marché de la revente est ainsi en train de ralentir de trois à cinq fois dans la région de Montréal. De 14 % en 2004, la croissance du prix des maisons unifamiliales va chuter à 4 % cette année et celle des condos, dégringoler de 10 % à 2 %.

Les condos invendus comprennent, selon Paul Cardinal, des unités du SLEB à l'angle de Saint-Laurent et d'Ontario, qui a demandé la protection du tribunal contre ses créanciers. Quant au projet du Riopelle, pourtant bien situé, près de la Caisse de dépôt et placement du Québec et du Palais des congrès de Montréal, il n'a toujours pas levé de terre. Tout comme des projets du Vieux-Longueuil, comme La Chandellerie.

Par contre, les projets du Groupe Proment, de l'Île-des-Soeurs, sont même un peu devancés.

L'analyste de la SCHL a suggéré aux constructeurs d'être prudents dès 2004 et plusieurs en ont tenu compte. «Le nombre de projets annoncés a diminué. Des constructeurs ont tâté le marché et mis leur projet en prévente, mais ça a été un échec dans certains cas et tout a été retardé. Selon des données non officielles de la SCHL, par rapport à des projets comprenant 1500 condos annoncés en octobre 2004, il n'en restait plus que 570 en septembre 2005. Certains immeubles de condos annoncés n'ont pas été mis en chantier».

Sur le marché de la revente, le nombre de transactions demeure élevé mais la croissance des prix faiblit. «Des acheteurs n'ont plus la capacité de payer.»

Le délai de vente moyen a de son côté augmenté d'une dizaine de jours. Un vendeur doit patienter 94 jours, soit trois mois, pour vendre sa maison dans Ahuntsic et Saint-Laurent.

Le nombre de condos mis en vente dans ces arrondissements a augmenté de 79 % par rapport à l'an dernier et dans la couronne nord, l'augmentation est de 136 %.