Reconnue pour ses politiques familiales avantageuses, Blainville a été parmi les premières villes québécoises à adapter ses règlements pour autoriser la construction de maisons intergénérationnelles. «Notre règlement existe depuis 1996, précise Gervais Beaulieu, directeur du service de l'urbanisme. Or depuis 10 ans, on a accordé 55 permis de construction et 14 permis de transformation.» On ne parle donc pas ici d'une tendance lourde pour cette ville qui a vu 5000 habitations s'ériger sur son territoire depuis quelques années, mais cela répond néanmoins à un besoin. «Les deux logements partagent la même entrée principale, la même adresse et le même compte d'électricité, poursuit M. Beaulieu. On ne peut même pas faire la différence quand on passe devant.»

Reconnue pour ses politiques familiales avantageuses, Blainville a été parmi les premières villes québécoises à adapter ses règlements pour autoriser la construction de maisons intergénérationnelles. «Notre règlement existe depuis 1996, précise Gervais Beaulieu, directeur du service de l'urbanisme. Or depuis 10 ans, on a accordé 55 permis de construction et 14 permis de transformation.» On ne parle donc pas ici d'une tendance lourde pour cette ville qui a vu 5000 habitations s'ériger sur son territoire depuis quelques années, mais cela répond néanmoins à un besoin. «Les deux logements partagent la même entrée principale, la même adresse et le même compte d'électricité, poursuit M. Beaulieu. On ne peut même pas faire la différence quand on passe devant.»

Depuis deux ans, Jacinthe Tremblay, son conjoint Stéphane Gagné et leurs deux enfants, Gabrielle et Tristan, vivent harmonieusement avec grand-papa Marcel Tremblay, le père de Jacinthe, dans une maison intergénérationnelle.

Terrebonne est une autre ville de la région métropolitaine qui est très dynamique dans ce domaine. «Ici, on peut avoir deux adresses civiques, mais la norme demeure: il faut avoir l'impression, de l'extérieur, qu'il s'agit d'une seule maison», explique Luc Robitaille, vice-président des ventes et dessinateur-concepteur d'Habitations Domicil. Pour cette firme spécialisée dans la construction de maisons de prestige, la partie intergénérationnelle compte environ 1000 pieds carrés. Elle a un accès direct à la cour et le mur mitoyen en béton est aussi bien isolé que celui qui sépare deux condos. L'ajout d'une section intergénérationnelle, qui coûte entre 115 000 $ et 130 000 $, gagne en popularité.

«Des 20 dernières maisons que nous avons vendues, six étaient intergénérationnelles, révèle M. Robitaille. Typiquement, les personnes qui y déménagent sont récemment retraitées, elles sont en santé et souvent, elles aident la famille principale.»

Jacinthe Tremblay et sa famille vivent depuis deux ans dans une maison intergénérationnelle, à Terrebonne. «On vit près de mon père pour la sécurité, mais aussi pour l'avoir près de nous et pouvoir se rendre service mutuellement.» Malgré la proximité, elle jouit de la pleine intimité de sa vie familiale avec ses deux enfants, puisque la maison conçue par Les habitations SRM est séparée par un mur de béton et ne possède aucune porte communicante. «Pour se voir, il faut s'appeler, précise-t-elle. On a établi des règles de vie: il ne rentre pas chez nous sans nous avertir et, évidemment, on ne le visite pas sans lui donner un coup de fil.»

Malgré cette intimité préservée et l'harmonie qui règne entre les générations, Jacinthe Tremblay convient que ce mode de vie n'est pas à la portée de tous. «C'est essentiel que le conjoint soit à l'aise avec les beaux-parents, prévient-elle. Heureusement, mon conjoint et mon père ont une très belle relation.» Son père, Marcel Tremblay, apprécie grandement son milieu de vie. «Vivre ici m'a beaucoup aidé à apprécier ma retraite, dit-il. Ça me permet de voir grandir mes petits-enfants.»

L'enseignant retraité vit confortablement dans la maison intergénérationnelle. «Au lieu de payer un loyer à un étranger, je le verse à ma fille et à mon gendre. C'est un peu comme un héritage de mon vivant.»

Cet arrangement lui permet d'avoir accès au jardin, de donner un coup de main pour l'entretien et de vivre dans un environnement tranquille, près des pistes cyclables.La maison intergénérationnelle passe inaperçue, même du point de vue statistique. À Terrebonne, par exemple, 1546 bâtiments comptent soit un logement au sous-sol, une rallonge ou un deuxième logement, mais la Ville ne peut établir combien de ces bâtiments sont intergénérationnels. «ll n'existe pas de statistiques précises car les permis ne sont pas toujours délivrés comme tel, confirme François Renaud, de la Société d'habitation du Québec. Mais des maires me disent qu'il se fait des maisons intergénérationnelles au Québec.»