D'après l'économiste et analyste principal de marché de la SCHL, Jean-François Dion, la hausse du nombre de propriétés à vendre - qu'infère d'ailleurs le ratio «vendeurs par acheteur» - réduit la pression sur le taux d'inoccupation et rend un peu moins impérieux les besoins d'habitations neuves.

D'après l'économiste et analyste principal de marché de la SCHL, Jean-François Dion, la hausse du nombre de propriétés à vendre - qu'infère d'ailleurs le ratio «vendeurs par acheteur» - réduit la pression sur le taux d'inoccupation et rend un peu moins impérieux les besoins d'habitations neuves.

Le ratio «vendeurs par acheteur», rappelle-t-on, résulte de la division du nombre de propriétés à vendre sur le réseau de courtage durant une période donnée par le nombre de celles qui ont été vendues pendant la même période.

Selon la SCHL, dans son numéro de janvier d'Actualités Habitation, ce ratio est «un indicateur de la pression que subissent les prix sur le marché des logements existants». En fait, plus le taux est bas, plus ils montent. Et vice versa.

Ainsi, dans la région de Québec, le ratio est passé de 4,1 à la fin de 2003 à 5,4 tout dernièrement. Quant au taux d'inoccupation, il a terminé l'année 2005 à 1,4 % par opposition à 1,1 % à la fin de 2004.

Cependant, la SCHL remarque un repli, l'année dernière, de 15 % des mises en chantier des logements locatifs dans la région. En effet, le décompte est de 1420 contre 1670 en 2004.

L'augmentation du prix des terrains, celle des coûts de construction et la hantise des taux démesurés (6 %) qui prévalaient durant les années 90 refréneraient l'ardeur à bâtir des promoteurs.

CORPIQ

Au taux de 1,4 % de la SCHL, limitatif toutefois aux immeubles de trois logements et plus, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) oppose 2 %, mais pour tout le parc des immeubles à logements de la région, y compris les duplex.

Lors d'un atelier qu'elle tenait le 11 janvier à Sainte-Foy en présence de quelques centaines de propriétaires, la CORPIQ se déclarait satisfaite d'un pareil taux qui, s'il atteignait 2,5 %, lui semblerait encore soutenable.

«Pour le cas où nous verrions croître le taux de façon préoccupante, nous alerterions nos membres afin de les dissuader de construire de peur que nous ne revivions le cauchemar des années 90», déclarait un de ses porte-parole.

Vancouver

Par ailleurs, précise la SCHL, Québec est au nombre des quatre localités canadiennes où le taux d'inoccupation est le plus bas. Cela, avec Vancouver (1,4 % également), Sherbrooke (1,2 %) et Victoria (0,5 %).

Quant au loyer moyen d'un logis de deux chambres dans chaque agglomération, il se chiffrait, en octobre dernier, à 621 $ à Québec, à 1004 $ à Vancouver, à 505 $ à Sherbrooke et à 837 $ à Victoria.

D'un autre côté, il était de 472 $ à Saguenay, de 616 $ à Montréal, de 808 $ à Calgary et de 1052 $ (le plus élevé au pays) à Toronto. Leur taux d'inoccupation respectif étant de 4,5 %, 2 %, 1,6 % et 3,7 %.

Revente

Puis, selon des observateurs, la vitalité encore soutenue du marché de la revente à Québec est particulièrement attribuable à des locataires qui, à la faveur des taux d'intérêt toujours abordables, préfèrent accéder à la propriété.

«Le marché reste vigoureux et ce sont les acheteurs d'une première maison qui provoquent la cascade encore extraordinaire des ventes et achats», a déclaré dernièrement au SOLEIL la présidente de la Chambre immobilière de Québec, Michèle Gagnon.

En 2005, par exemple, 8799 propriétés résidentielles ont été soldées dans la région de Québec par les courtiers et agents immobiliers.

Dans son dernier Indice de l'habitation, le Mouvement Desjardins annonce un bond de 10,4 % en 2005 du nombre de transactions par rapport à 2004.

La Chambre immobilière note toutefois un recul de 4,2 % en janvier (594) en comparaison du même mois de l'an passé, «où 620 propriétés ont changé de mains».

Enfin, le nombre de maisons mises sur le marché le mois passé a crû de 11 %, alors que le montant total des propriétés résidentielles vendues a été de 84,6 millions $. Ce qui porte le prix moyen d'une propriété résidentielle, dans la région de Québec, à 142 460 $ par opposition à 141 963 $ pour tout 2005.