«Construire soi-même une maison aux murs en ballots de paille, c'est très facile. Il faut juste suivre les instructions», dit Julia Bourke, architecte canadienne de 47 ans, qui a construit ainsi sa maison à Montréal.

«Construire soi-même une maison aux murs en ballots de paille, c'est très facile. Il faut juste suivre les instructions», dit Julia Bourke, architecte canadienne de 47 ans, qui a construit ainsi sa maison à Montréal.

«Le ballot de paille est un matériau non toxique, très isolant contre le froid et le feu. Il est aussi facile à mettre en oeuvre. Quant à l'ossature en bois, elle a été montée par des charpentiers», explique-t-elle.

Avec ses amis et sa famille, elle s'est lancée en 1999 dans cette aventure de construction de la première maison en paille de Montréal, dans une petite rue du Centre-Sud, à quelques minutes à pied des gratte-ciel.

Elle a dû obtenir une dérogation au règlement d'urbanisme de la Ville qui interdit les toits en pente et il en fallait un en débord pour protéger les façades enduites de mortier de sable et chaux.

Avec un chauffe-eau solaire et malgré un chauffage électrique (à défaut d'un système plus écologique à l'époque), sa facture énergétique est la moitié de celle d'une maison conventionnelle de même dimension (200 mètres carrés).

Julia Bourke vit depuis sept ans dans sa maison aux allures campagnardes qui suscite beaucoup de curiosité, mais peu de commandes. Depuis, elle n'a construit qu'une seule maison en ballots de paille, un prototype pour une communauté indienne du Québec.

Dans l'ouest de la France, c'est un couple d'enseignants qui s'est lancé dans la même aventure en poussant plus loin la recherche de l'autonomie énergétique et de la préservation de l'environnement.

Avant de construire, ils ont fait un tour du monde durant un an à la recherche d'exemples de techniques de construction les plus respectueuses de l'environnement.

«Et puis au Canada, nous avons assisté, ébahis, à la construction d'une maison en murs de ballots de paille à Montréal au beau milieu des tours», raconte Thierry Baffou qui, avec sa compagne Cathy, a aidé à la mise en place des ballots de paille de la maison de Julia Bourke.

De retour en France, ils se lancent dans la construction d'une maison bio-climatique et peu consommatrice d'énergie. Montant de la facture annuelle, 150 euros (211 $), pour chauffer toute la maison de 170 mètres carrés à 19 degrés.

Cette performance est due à une excellente isolation et à l'orientation du bâtiment qui permet de capter le maximum d'énergie solaire, explique Thierry Baffou. Un chauffage à bois vient en complément à des panneaux photovoltaïques, une éolienne et un chauffe-eau solaire.

Les murs extérieurs sont en ossature de bois avec remplissage en paille comme à Montréal. Les murs intérieurs sont en pisé et les cloisons en torchis.

Pour ne pas polluer, l'épuration des eaux usées se fait à travers un système de bacs plantés de végétaux filtrant et, pour économiser l'eau, les toilettes sont à litières sèches.

Depuis 2004, le premier samedi de chaque mois, la maison est ouverte aux visiteurs à Athée, à 60 km de Rennes. «Il y a cinq ans nous étions marginaux. Aujourd'hui, nous somme complètement dans le mouvement de la prise de conscience de l'environnement», se réjouit Thierry Baffou.