En glissement annuel désaisonnalisé, cela donne un rythme de 247 900 logements, soit 22 000 de plus que ce à quoi s'attendaient les experts. C'est le 32e mois d'affilée que la barre des 200 000 logements annualisés est franchie.

En glissement annuel désaisonnalisé, cela donne un rythme de 247 900 logements, soit 22 000 de plus que ce à quoi s'attendaient les experts. C'est le 32e mois d'affilée que la barre des 200 000 logements annualisés est franchie.

Les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) montrent aussi que janvier aura été assez bon au Québec aussi. Dans les centres urbains de 10 000 personnes et plus, 2220 logements ont été mis en chantier, comparativement à 2211 en janvier 2005. Ce nombre étonne car tout le monde s'attend à ce que l'année qui commence reflète une certaine baisse de la construction résidentielle après la surchauffe de 2004 et l'activité soutenue de 2005.

Ce beau score provincial cache cependant d'importantes disparités régionales. Alors que Québec enregistre un bond de 77 % de ses mises en chantier, la région métropolitaine subit plutôt une chute de 27 %.

L'île de Montréal est des plus touchées à cause de l'effondrement des mises en chantier de logements locatifs. Seulement 17 unités de ce type ont été lancées le mois dernier comparativement à 220 en janvier 2005. La popularité déclinante des immeubles en copropriété s'est encore confirmée avec 19 logements de moins, à hauteur de 161.

Dans la couronne nord, la construction d'immeubles tant à vocation locative que de copropriété affichait un sérieux repli.

Longueuil est venu sauver la mise grâce au lancement de la construction d'un complexe de 129 unités locatives destinées à des personnes âgées.

Pour l'ensemble du Grand Montréal, 1010 logements ont été lancés, soit 20 % de moins qu'en janvier 2005. «C'est un signe avant-coureur d'une tendance à la baisse du nombre des mises en chantier, affirme Daniel L'Heureux, analyste de marché à la SCHL. Pour l'année 2006, nous prévoyons que les mises en chantier atteindront le chiffre de 22 000 soit 13 % de moins qu'en 2005.»

Même scénario à l'échelle du Québec: «Les permis de bâtir résidentiels reculent depuis maintenant trois mois, fait remarquer Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins. Cette année, notre prévision table sur 43 000 nouveaux logements, soit une baisse de 15,5 % par rapport à l'an dernier.»

À l'échelle canadienne, une année moins forte que 2005 paraît être le scénario retenu par la plupart des observateurs qui apportent toutefois quelques nuances.

«L'explosion des mises en chantier en janvier faisait écho à un temps beaucoup plus doux que la normale, ce qui a permis aux entrepreneurs de devancer la construction, note Éric Dubé, de la Financière Banque Nationale. Nous nous attendons à des niveaux plus normaux dès le prochain mois. La conjoncture actuelle conduira à une baisse de 10 % des mises en chantier en 2006.»

«Les chiffres de janvier confirment notre hypothèse selon laquelle l'activité économique sera très robuste au premier trimestre, affirme Éric Lascelles, stratège, marchés fixes, chez Valeurs mobilières TD. Pour l'ensemble de l'année toutefois, la construction résidentielle devrait être plus faible qu'en 2005 car le niveau d'activité actuel est bien au-delà de la croissance démographique.»