Pas au Québec, cependant, où les sommets de 2004 sont restés hors d'atteinte, en particulier dans l'agglomération métropolitaine. À hauteur de 11,33 milliards de dollars, soit 2,5 % de moins que l'année précédente, la valeur des permis délivrés reste cependant plus élevée que celle de 2003, révélait Statistique Canada lundi.

Pas au Québec, cependant, où les sommets de 2004 sont restés hors d'atteinte, en particulier dans l'agglomération métropolitaine. À hauteur de 11,33 milliards de dollars, soit 2,5 % de moins que l'année précédente, la valeur des permis délivrés reste cependant plus élevée que celle de 2003, révélait Statistique Canada lundi.

Le secteur résidentiel a plutôt bien fait avec 52 723 unités, un recul de 6,92 % par rapport à l'an dernier. Leur valeur était en repli de 1,1 % seulement, à 7,89 milliards. Cela illustre bien que les prix des maisons neuves continuent d'augmenter.

Décembre a marqué un autre fléchissement, de 0,3 % cette fois, à hauteur de 601,8 millions. Ce chiffre promet cependant encore beaucoup d'activités au Québec car les permis se transforment généralement en coulée de fondations dans les deux ou trois mois suivant leur délivrance.

Les données sur les mises en chantier en janvier seront connues demain.

Le recul de la construction non résidentielle a grugé la valeur des permis délivrés au Québec. Le bond de 8,8 % en décembre n'a pu combler l'écart accumulé après 11 mois. Pour l'année, la valeur atteint 3,45 milliards, une baisse de 5,8 %.

La parcimonie gouvernementale a fait plonger de 24,4 %, à 735,8 millions, l'activité institutionnelle. «Il s'agit du montant le plus faible depuis 2000», note Étienne Saint-Pierre, économiste à l'agence fédérale. Le bond de 14,5 % des permis industriels n'a pu compenser. Quant au secteur commercial, il demeure le plus important vecteur d'activité, malgré un léger repli de 4,4 %.

La région montréalaise n'a pas connu la même frénésie qu'en 2004. La valeur de ses permis a reculé de 6,6 %, à 5,82 milliards. Les chiffres de décembre indiquent que 2006 ne part pas du meilleur pied: chute de 20,5 % par rapport aux chiffres de novembre, à 366,9 millions. En unités aussi, le recul est brutal: 1470 comparativement à 1800.

Pour l'ensemble de l'année, seul le secteur industriel a vraiment bien fait avec un bond de 40 %, à 446,2 millions.

Record au Canada

À l'échelle canadienne, les résultats témoignent plutôt d'une industrie qui tourne à plein régime. Pour l'année, la valeur des permis franchit une première fois le cap des 60 milliards à hauteur de 60,7 milliards. Il s'agit d'une amélioration de 9,3 % du record précédent de 2004. «Le niveau annuel de la valeur des permis a augmenté pendant 10 années consécutives», note l'agence fédérale.

L'activité a été robuste dans le secteur résidentiel, même si les 238 830 nouvelles unités sont un peu en deçà du sommet de 2004. La valeur des permis a quand même crû de 5,1 %.

Le secteur non résidentiel a quant à lui bondi de 17,6 %, à 2 milliards, un sommet historique. Le boom économique des provinces de l'Ouest est à l'origine de ce surcroît d'activité avec des valeurs en hausse de plus de 38 %. À Calgary, la poussée atteint même 78,1 %.

Toronto, tout comme Montréal, essuie un repli dans le secteur non résidentiel, reflet incontestable que le moteur de l'économie canadienne se déplace du centre vers l'ouest, tout comme le centre nerveux du gouvernement fédéral.

La majoration des frais entourant la délivrance de permis en Ontario qui est entrée en vigueur le 1er janvier aura convaincu maints promoteurs de devancer leurs demandes de permis. C'est ce qui explique le bond extraordinaire de plus de 120 % de la valeur des permis délivrés dans la Ville reine.

Cela prélude évidemment de reculs dramatiques au cours des prochains mois.