Ces données proviennent de l'Étude de marché des résidences pour personnes âgées de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), qui a dressé un portrait des résidences de plus de 20 unités. «Le taux d'inoccupation dans ce secteur était inférieur à 2%entre 2000 et 2003, cela témoignait du manque d'unités sur le marché, mais on voit déjà qu'il a grimpé à 2,8% en 2004, et j'anticipe qu'on franchira le point d'équilibre de 4% cette année», explique Paul Cardinal, analyste principal de marché de la SCHL.

Ces données proviennent de l'Étude de marché des résidences pour personnes âgées de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), qui a dressé un portrait des résidences de plus de 20 unités. «Le taux d'inoccupation dans ce secteur était inférieur à 2%entre 2000 et 2003, cela témoignait du manque d'unités sur le marché, mais on voit déjà qu'il a grimpé à 2,8% en 2004, et j'anticipe qu'on franchira le point d'équilibre de 4% cette année», explique Paul Cardinal, analyste principal de marché de la SCHL.

Luc Maurice, président du Groupe Maurice, s'attend même à ce qu'il y ait un surplus de résidences en 2008. «Malgré ce qu'on peut penser, il n'y a pas encore une forte croissance du nombre de personnes de plus 70 ans celles qui déménagent dans des résidences pour personnes âgées, mais comme le financement est facile à obtenir et que le marché des condos a quelque peu ralenti, de nombreux promoteurs se lancent dans ce marché.» La situation n'a toutefois rien d'inquiétant, poursuit-il, et ce surplus devrait s'estomper vers 2010-2012.

C'est à ce moment que les forces démographiques feront augmenter la demande pour les résidences de personnes âgées, estime Paul Cardinal. «La clientèle de 65 ans et plus sera davantage en croissance à partir du moment où les baby-boomers vont atteindre massivement ce plateau. Ce qui devrait commencer en 2011 pour s'accélérer en 2016 et en 2021.»

Les perspectives positives ont fait en sorte que plusieurs groupes immobiliers, comme Groupe Kevlar et Prével, se sont récemment tournés vers le marché des résidences pour aînées. Le Groupe le Parc fait aussi partie des nouveaux venus dans ce secteur. Cette entreprise est connue dans le secteur de l'hôtellerie, de l'immobilier multirésidentiel et commercial depuis 25 ans. C'est en démolissant l'ancien Motel Diplomate que l'occasion d'aborder ce marché s'est présentée, explique le directeur général de la compagnie, Yves Corbeil. «Ça fait trois ans qu'on travaille sur le Saint-Léonard sur le Parc. Dans le fond, c'est un peu comme l'hôtellerie, il faut mettre l'accent sur les services. Il faut régler les problèmes sans tarder, car les résidants ne veulent pas être traités comme des numéros.»

Cette comparaison avec l'hôtellerie est intéressante parce qu'une autre entreprise, Groupe Kevlar, s'est justement lancée dans lemarché avec sa bannière Jazz, qu'il compte développer un peu à la manière d'une chaîne d'hôtel et franchir le cap de 2000 appartements d'ici quelques années.

En plus du nombre de personnes âgées qui augmentera, les promoteurs comptent faire augmenter le taux deménage vivant en résidence privée. Actuellement, environ 7% des ménages de 65 ans et plus habite dans une résidence privée. Pour les 75 ans et plus, cette proportion monte à 14 %. Il y a donc place à l'augmentation dans ce marché qui n'est toutefois pas à la portée de tous. Les gens consultés sont unanimes: ce n'est pas un investissement traditionnel dans la brique et la pierre, c'est surtout de la gestion de service. «On a donc besoin de gestionnaires aguerris et ça prend une taille qui nous permet de faire des économies d'échelles sur les services, explique Paul Cardinal. Plusieurs nous ont dit que ça prend au moins 125 unités pour offrir des services à des prix acceptables.» En 2000, les résidences de plus de 100 unités représentaient 78% de l'offre dans la région de Montréal. En 2004, elles comptaient 85% des 19 859 appartements offerts.

Et si ces gros complexes ont la part du lion, c'est «d'abord parce qu'ils répondent davantage aux besoins grâce à la gamme élargie de services offerts, note Robert Chagnon, président de l'Association québécoise de gérontologie, mais c'est aussi parce que de grands investisseurs immobiliers comme des fonds de retraite se sont intéressés à ce type de développement.» Et on ne prévoit pas d'accalmie d'ici la fin de la décennie.