Dans le cas des Laurentides, toutefois, il faut aussi regarder du côté des baby-boomers, qui décident de s'installer à demeure dans leur résidence secondaire.

Dans le cas des Laurentides, toutefois, il faut aussi regarder du côté des baby-boomers, qui décident de s'installer à demeure dans leur résidence secondaire.

Selon l'Institut de la statistique du Québec, 42 649 personnes se sont installées dans l'île de Montréal en 2004-2005. Pendant la même période, 65 449 ont quitté l'île, pour une perte nette de 22 800 personnes.

En 2003-2004, la perte nette a été légèrement supérieure, soit 24 100 personnes.

En chiffres absolus, c'est la Montérégie qui a profité le plus des mouvements de population dans la grande région métropolitaine en gagnant 7607 habitants.

Ce sont toutefois les régions de Lanaudière et des Laurentides qui ont enregistré la croissance la plus importante, soit 1,67 % de leur population pour Lanaudière (avec un gain de 6940 personnes) et 1,22 % pour les Laurentides (avec un gain de 6191 personnes). Pour la Montérégie, on parle d'une légère croissance de 0,56 %.

Paul Cardinal, analyste principal à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) souligne l'importance des infrastructures de transport pour expliquer une partie du phénomène.

«Quand j'ai parcouru les documents de l'Agence métropolitaine de transport (AMT) sur ce qui a été fait au cours de la dernière décennie et ce qui s'en vient, j'ai constaté que la Rive-Nord semblait avoir un bonne part du gâteau dans le développement des nouvelles infrastructures de transport», déclare-t-il.

L'autre grand facteur qui joue dans le départ des Montréalais vers la banlieue, c'est évidemment le prix des maisons.

«Les gens n'ont qu'à traverser le pont pour trouver des maisons moins chères», affirme Alain Boudreau, agent d'information à la ville de Repentigny,

Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le prix moyen d'une maison unifamiliale est de 313 422 $ à Montréal et de 188 941 $ dans la couronne nord. Sur la Rive-Sud, le prix est de 204 213 $.

M. Boudreau indique que les gens qui vont s'installer à Repentigny proviennent plus particulièrement de l'est de Montréal, comme Pointe-aux-Trembles et Rivière-des-Prairies.

Il affirme que pendant longtemps, Repentigny a été considéré comme le berceau du Québec parce qu'on y trouvait une très grande proportion de jeunes enfants. La tendance est toutefois au vieillissement et il reste de moins en moins de secteurs à développer à l'intérieur de la municipalité.

«Dans trois ou quatre ans, notre développement sera au maximum», déclare M. Boudreau.

Dans les Laurentides, la situation est bien différente. C'est la transformation de résidences secondaires en résidences principales qui expliquerait une bonne partie du gain de population.

«De plus en plus, les personnes qui venaient pour les fins de semaine et les vacances viennent occuper leur maison de villégiature à temps plein lorsqu'elles prennent une retraite ou une semi-retraite», indique le préfet de la municipalité régionale de comté (MRC) des Pays-d'en-Haut, Charles Garnier.

Grâce à cette tendance, la population augmente fortement, en dépit de l'exode des jeunes.

«Nous devenons une MRC de pépères, de vieux, parce que ce sont les personnes âgées qui accaparent le territoire», déplore M. Garnier.

Il affirme que les jeunes se voient obligés de quitter la région en raison des prix de plus en plus prohibitifs du logement.

«Les gens vendent leurs maisons à des prix astronomiques, lance M. Garnier. Le rôle d'évaluation à Saint-Sauveur et Sainte-Adèle vient d'augmenter de 45 % en moyenne.»

Il soutient que les hôteliers et les centres de ski commencent à avoir de la difficulté à conserver leur main-d'oeuvre.

Pour garder les jeunes dans la région, la MRC travaille sur des projets de logements abordables et de transports collectifs.

En ce qui concerne le sort de l'île de Montréal, Maxime Trottier, conseiller en recherche de la Communauté métropolitaine de Montréal, ne s'inquiète pas trop, même si les pertes de population ont dépassé les 20 000 personnes au cours des trois dernières années.

«Je ne sais pas si c'est une tendance durable, parce la tendance générale a été très favorable à Montréal au cours des 10 à 15 dernières années», déclare-t-il.

Quitter son île

Migration dans la grande région de Montréal


Nombre de personnes / Taux net de migration

MONTRÉAL: -22 800 / -1,23%

LAVAL: 2197 / 0,6%

LANAUDIÈRE: 6940/ 1,67%

LAURENTIDES: 6191/ 1,22%

MONTÉRÉGIE: 7607/ 0,56%

* En 2004-2005 par rapport à 2003-2

Source: Institut de la statistique du Québec