Après six mois sans succès avec un courtier immobilier, elle a décidé d'afficher sa maison sur Internet (micasa.ca), ce qui n'a rien d'inhabituel.

Après six mois sans succès avec un courtier immobilier, elle a décidé d'afficher sa maison sur Internet (micasa.ca), ce qui n'a rien d'inhabituel.

Mais ce qui est différent, c'est qu'elle a aussi expédié plus de 1400 courriels à des amis et des connaissances. «Je vends ma maison par moi-même et j'ai pensé que vous pourriez m'aider à le faire. Voici ma proposition: si vous êtes la première personne à me présenter celui ou celle ou ceux qui achèteront ma maison, je vous offre 1 % du prix payé par cette personne», écrit-elle.

«Les agents d'immeuble ne la trouveront pas drôle, mais la commission, c'est quand même six pour cent, a affirmé Josée Cantin, lors d'une visite du Droit dans sa maison en bois, en vente pour 349 800 $. Pour moi, la commission représente 20 000 $. J'aime mieux donner une commission de 3500 $ à celui qui me trouve un acheteur. Je me suis dit que je vais me prendre en main.»

L'idée lui est venue comme un flash. «Je me suis dit que je vais donner un petit bonbon et j'ai pensé à ça», a dit la femme de 45 ans, qui compare son approche à du «marketing par réseau». «En envoyant ces courriels, je me suis dit que peut-être quelqu'un connaît quelqu'un qui se cherche une maison.»

Josée Cantin n'est pas la seule propriétaire à vouloir vendre elle-même. L'effervescence du marché ces dernières années, jumelée à la popularité grandissante des ventes privées, a forcé le milieu immobilier à réagir. En 2004, la Chambre immobilière de l'Outaouais a d'ailleurs lancé une campagne publicitaire encourageant le recours à une agence afin de mieux protéger l'acheteur et le vendeur. Selon la CIO, c'est souvent un mythe de penser sauver de l'argent en vendant soi-même, et le risque de se faire avoir est plus grand.

Mme Cantin, elle, estime pouvoir économiser sur la commission afin d'éventuellement se lancer en affaires. D'une superficie de 2300 pieds carrés, sa maison est située à sept kilomètres de Wakefield et près des stations de skis Edelweiss et Mont-Cascades. Avec ses planchers en granite, cette maison de style «suisse-canadien» a été dessinée par elle-même et complétée en 2000, après deux ans de travaux avec des amis et de la famille.

Le prix peut sembler élevé, mais elle souligne qu'il s'agit d'une maison unique, écologique, construite avec des «matériaux nobles» et située sur un terrain paisible de deux acres. «C'est très déchirant de me débarrasser de cette maison-là. J'avais pensé la transformer en bed and breakfast.»

Elle dit avoir eu des échos d'aussi loin que l'Europe depuis qu'elle a envoyé ses messages, mais aucune offre d'achat sérieuse.