Pour le seul mois de décembre, les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), rendues publiques mardi, font état d'une baisse de 14 pour cent par rapport au même mois de 2004.

Pour le seul mois de décembre, les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), rendues publiques mardi, font état d'une baisse de 14 pour cent par rapport au même mois de 2004.

«Le bilan de 2005 reflète très bien la prévision faite l'année précédente, a souligné Kevin Hughes, économiste de la SCHL pour le Québec. Comme nous l'avons souvent dit, le très fort niveau de construction de 2004 était insoutenable compte tenu du ralentissement de l'économie québécoise depuis deux ans (particulièrement dans le domaine de l'emploi) et de la plus grande disponibilité de maisons existantes, sans oublier une migration stable.

«Nous croyons toujours que ce résultat marque le début d'une tendance baissière. Cela étant, le nombre des habitations mises en chantier en 2005 demeure relativement élevé et s'explique par un contexte où la demande est encore présente», a-t-il ajouté.

Au total, 41 252 logements ont été mis en chantier au Québec dans les agglomérations d'au moins 10 000 habitants pendant l'année 2005, comparativement à 46 721 en 2004. Le recul de 12 pour cent constaté au Québec est nettement plus important que pour l'ensemble du Canada, où la baisse s'est établie à 5,4 pour cent dans les centres urbains et 4,1 pour cent si on inclut les régions rurales.

Dans le segment des maisons individuelles, le Québec a enregistré 16 495 logements mis en chantier en 2005, ce qui représente un recul de 14 pour cent. La baisse annuelle atteint 19 pour cent dans la région de Montréal et 26 pour cent à Ottawa-Gatineau, alors que Québec s'en tire à meilleur compte avec un recul modéré de 7 pour cent. A Sherbrooke, le nombre de maisons individuelles mises en chantier a crû de 7 pour cent par rapport à 2004.

Dans la catégorie des logements collectifs, la baisse a été de l'ordre de 10 pour cent pour l'ensemble du Québec en 2005. Pour la seule région de Montréal, une hausse de 5 pour cent du nombre de logements en décembre a permis de limiter à 7 pour cent le recul annuel.

La région d'Ottawa-Gatineau a été durement touchée, avec des baisses du nombre de logements collectifs de 26 pour cent pour l'année et de 59 pour cent pour le mois de décembre. Si l'on ne tient compte que de la partie québécoise de cette région, les reculs s'établissent à 44 pour cent pour l'année et 76 pour cent pour le mois de décembre.

La région de Sherbrooke (38 pour cent pour l'année, 39 pour cent pour décembre) a également enregistré des replis remarquables.

«Le recul de la construction de logements collectifs a été particulièrement important du côté des appartements en copropriété, a précisé M. Hughes. Outre les facteurs ayant freiné le marché dans son ensemble, la hausse du stock de copropriétés a contribué à accroître le ralentissement dans ce segment de marché.

«Bien qu'à court terme, il est prévu que la construction de copropriétés diminue, à moyen terme, la demande devrait se maintenir compte tenu du fait que ce mode d'occupation attire une clientèle de plus en plus vaste, qui comprend désormais les retraités», a-t-il ajouté.

Les données désaisonnalisées et annualisées de la SCHL pour le mois de décembre — des chiffres mensuels corrigés des variations saisonnières et multipliés par 12 afin de refléter le rythme d'activité sur un an — révèlent des baisses de 8,8 pour cent dans les provinces de l'Atlantique, de 7,0 pour cent dans les Prairies et de 0,5 pour cent au Québec, alors que l'Ontario et la Colombie-Britannique enregistrent des hausses respectives de 4,4 et de 10,8 pour cent.