Dans la livraison du 10 novembre de son Indice des prix des logements neufs, l'organisme fédéral rendait compte d'une augmentation de 8 % en septembre en comparaison du même mois de l'an passé.

Dans la livraison du 10 novembre de son Indice des prix des logements neufs, l'organisme fédéral rendait compte d'une augmentation de 8 % en septembre en comparaison du même mois de l'an passé.

Or, dans un projet d'ensemble important de Québec, le prix moyen au pied carré d'un terrain est passé de 7,50 $ à 9 $. La montée est de 20 % et pourrait être régionalement représentative, selon un observateur.

À L'Ancienne-Lorette, croit un administrateur immobilier, un terrain a été vendu 32 500 $ il n'y a pas longtemps. Il dit que ses comparables le seront dorénavant à 44 000 $, pour une majoration de 36 %.

En revanche, l'écart sera respectivement de 16 % et de 5 % pour deux autres situés sur la même rue. Les différences, d'après lui, tiennent de la situation et de la topographie particulières des terrains.

Francine Lacroix est directrice des services d'achitecture chez André Rousseau Construction. Elle est persuadée que le prix des biens et services pour l'aménagement des nouvelles rues - lesquels entrent dans le coût des terrains - a grimpé ces derniers mois.

Le pétrole et la main-d'oeuvre, selon ses informations, de 6 %, le pavage de 30 %, le sable et la pierre de 18 %, les tuyaux de 40 %.

Surenchère

Dans la hausse des prix des terrains, elle dit qu'il faut aussi tenir compte des surenchères des promoteurs, voire des entreprises de construction, lorsqu'ils rivalisent pour l'acquisition de chapelets de terrains intéressants.

Dans les quartiers sans poteaux, par ailleurs, les prix sont plus élevés.

«Ils le seront d'autant plus d'Hydro-Québec n'enfouit plus ses fils de la même manière. Pour leur sûreté et leur plus longue durée, elle y met beaucoup plus de soins. Elle bétonne même. La qualité d'installation est remarquable», déclare Mario Chabot, contrôleur au sein de la société Construction Beaubois, qui bâtit une centaine de maisons à Québec aussi bien que sur la Rive-Sud, annuellement.

Les trottoirs en béton ou en granit, les lampadaires, les bornes-fontaines, les bassins de retention sur les lotissements de même que le câblage souterrain sont également compris dans le prix des terrains.

La facture est refilée aux acquéreurs car, règle générale, «les Villes ne mettent plus d'argent dans le nouveaux développements», constate Réal Moreau, contrôleur au service de Gely Construction, qui exploite le Faubourg Le Raphaël, un projet immobilier de 17 kilomètres de rues situé au nord du boulevard Chauveau, entre les boulevards L'Ormière et Saint-Joseph.

La banque se vide

À Québec, constate-t-il, il ne reste plus tellement de terrains constructibles. À Val-Bélair, faute d'un approvisionnement suffisant en eau, on ne développe pas. Ailleurs, plusieurs ensembles résidentiels nouveaux sont terminés ou presque. C'est le cas du domaine Les Sources et du Boisé Saint-Félix. Bientôt, ce sera le tour du Mesnil. Eu égard aux maisons isolées, cependant.

En fait, résume M. Moreau, la demande à Québec dépasse l'offre. Les acheteurs se bousculent encore au portillon. Ce que plusieurs spécialistes de l'immobilier, dit-il, ont du mal à s'expliquer.

«Il y a encore des particuliers prêts à payer un terrain 50 000 $, 70 000 $, voire 100 000 $. Paradoxalement, ce sont les plus chers qui partent en premier», s'étonne-t-il.

Dans la région métropolitaine de Québec, des terrains sont soldés à 10 $ le pi ca et plus.

«Quand on sait que dans certains secteurs excentriques de Montréal, il y en a à 25 $ le pi ca, il y a de quoi se consoler», trouve-t-il.