Ouvert en 1899, ce canal d'une longueur de 23 km était autrefois la seule route maritime permettant aux cargos d'accéder aux Grands Lacs, mais il a fermé en 1959 à l'inauguration de la voie maritime du Saint-Laurent. Sa réouverture, pensent les élus de la région, pourrait stimuler la construction résidentielle, comme aux abords du canal de Lachine.

Ouvert en 1899, ce canal d'une longueur de 23 km était autrefois la seule route maritime permettant aux cargos d'accéder aux Grands Lacs, mais il a fermé en 1959 à l'inauguration de la voie maritime du Saint-Laurent. Sa réouverture, pensent les élus de la région, pourrait stimuler la construction résidentielle, comme aux abords du canal de Lachine.

Situé à 50 km de Montréal, le canal de Soulanges traverse quatre municipalités riveraines du Saint-Laurent: Pointe-des-Cascades, Les Cèdres, Coteau-du-Lac et Les Coteaux. «La réouverture du canal va permettre de consacrer 400 acres de terrains riverains à la construction», dit Albert Daoust, directeur général de la Régie intermunicipale du canal de Soulanges.

Selon les études réalisées par la Régie, la réouverture du canal, un projet que plusieurs qualifient de «petit Tremblant nautique», pourrait permettre la construction de 2200 à 2400 unités résidentielles dans le secteur, sans compter la mise en place d'infrastructures récréotouristiques (marinas, bistros, commerces, hôtels, etc.). Tout cela dans une région facilement accessible par l'autoroute 20 et, éventuellement, par l'autoroute 30, qui devrait traverser le canal. «Partout dans le monde, la mise en valeur des rives connaît un vif succès. Je ne vois pas pourquoi on serait l'exception à la règle», dit Robert Sauvé, président de la Régie intermunicipale et maire de Coteau-du-lac.

La pièce maîtresse de ce projet est la construction de Port Soulanges, à Coteau-du-lac, un centre de villégiature - à l'image du village d'Intrawest à Tremblant - qui se déploiera entre l'autoroute 20 et le canal, attirant bateaux, résidences et commerces. On y construira des bâtiments au style architectural euro-québécois, où les gens pourront assister de leur balcon au spectacle des bateaux de plaisance qui navigueront sur le canal. «Grâce à ses ponts ouverts, les grands voiliers comme le Bluenose pourront y naviguer, chose impossible sur le canal de Lachine», explique M. Daoust.

À son embouchure est, situé sur le lac Saint-Louis, à Pointe-des-Cascades, on projette l'aménagement d'une immense marina et la construction d'un complexe résidentiel de luxe. Une mise en valeur de moindre envergure aurait lieu à son extrémité ouest, dans la municipalité de Les Coteaux, face au lac Saint-François.

Le canal de Soulanges va permettre de contourner les écluses de Beauharnois, où le temps d'attente s'étire sur de longues heures, la priorité étant accordée aux cargos. Ce faisant, il donnera accès aux nombreux plaisanciers ontariens et américains à la portion québécoise du Saint-Laurent. Le Québec accuserait d'ailleurs un retard important par rapport à ses voisins en matière de tourisme nautique, qui génère pourtant des revenus substantiels.

En août dernier, le gouvernement du Québec a manifesté son intérêt en injectant 2,4 millions pour évaluer les coûts et les impacts environnementaux de la réouverture du canal. Les études préliminaires indiquent que les coûts pour renforcer ses murs, reconstruire ses cinq écluses et adapter le tout aux normes contemporaines sont de 100 millions.

«Les investisseurs privés n'attendent que le feu vert pour lancer leurs projets», assure M. Daoust. Ce dernier espère que les travaux commenceront en 2007, pour une réouverture trois ans plus tard. La construction d'une voie navigable de même dimension coûterait aujourd'hui 1 milliard.

«Pendant son ouverture, le canal de Soulanges a généré un essor écono-mique considérable dans la région. Advenant sa réouverture un siècle plus tard, on croit qu'il peut encore être aussi profitable», conclut M. Sauvé.

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Sur Internet: www.canalsoulanges.com

Part de marché dans le Grand Montréal, marché de la revente (moyenne des cinq dernières années)

Rive-Sud : 25%

Rive-Nord : 19%

Laval : 12%

Vaudreuil-Soulanges : 4%


SOURCES: CIGM ET SCHL