C'est ce qu'a expliqué jeudi à La Presse Affaires l'analyste principal de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), Paul Cardinal.

C'est ce qu'a expliqué jeudi à La Presse Affaires l'analyste principal de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), Paul Cardinal.

«Avec 2 % de hausse en 2006, le prix des condominiums va à peine surpasser l'inflation, a-t-il précisé. C'est le condo qui sera le plus frappé. Le nombre de condos neufs invendus a plus que triplé, à 1700, comparativement à 500 entre janvier 2002 et décembre 2004.»

Le prix des condos sur le marché de la revente a même baissé de 4 % au deuxième trimestre dans le centre-ouest de Montréal (comprenant Westmount, Outremont, Côte-Saint-Luc, Mont-Royal et l'Île-des-Soeurs). Après neuf mois, le prix des condos n'a augmenté que de 1 % par rapport à l'an dernier dans ce secteur de Montréal, a souligné Paul Cardinal, comparativement à 6 % pour la maison.

Le ralentissement de la croissance des prix s'explique entre autres par la hausse d'au moins 20 % des inscriptions de propriétés à vendre dans la région de Montréal, selon l'analyste de la SCHL. Il y a ainsi sept ou huit vendeurs pour chacun des acheteurs de maison et de condo.

Le prix des condos augmentera de 5 % cette année dans la région de Montréal et de 6 % dans le cas des maisons, selon Paul Cardinal. L'an prochain, comparativement au maigre 2 % de hausse du prix des condos, le prix des maisons montera de 4 %. C'est rachitique, après trois ans d'euphorie (près de 50 %). Le prix de revente des maisons entre 2002 et 2004 a en effet augmenté de 14 % à 18 % par année- sept fois le taux d'inflation- et de 10 % à 20 % dans le cas des condos.

Marché encore bon

La SCHL ne prévoit «pas du tout cependant une baisse générale des prix, dans la région de Montréal. Le prix moyen des maisons neuves va encore monter l'an prochain de 8 %, à 298 000 $, après avoir grimpé cette année de 10 %, à 276 000 $. Le marché de l'habitation restera bon tant que la hausse des taux d'intérêt ne provoquera pas de mises à pied.»

Il y a encore de la création d'emplois dans la région, mais elle devient plus faible, a par contre ajouté l'analyste: «40 000 emplois créés par année dans la région, de 1998 et 2003, comparativement à 20 000 cette année, à peine. Pas de panique, mais les années exceptionnelles sont terminées», a déclaré Paul Cardinal.

L'analyste prévoit 21 000 mises en chantier d'habitations dans la région, l'an prochain, comparativement aux 24 500 prévues cette année.

Les économistes Bob Dugan et Kevin Hughes de la SCHL ont dévoilé hier que le nombre de mises en chantier a fléchi de 21 % dans la région et de 16 % au Québec, en novembre dernier. Au Canada, durant les 11 premiers mois, le nombre de chantiers résidentiels a reculé de 5,9 %. Cela prépare un marché de l'habitation moins robuste en 2006, croit Éric Dubé, économiste de la Financière Banque Nationale.