Année après année, les assureurs ajustent la prime de leurs clients en fonction de l'augmentation du coût de la vie. Par contre, si les propriétaires ne déclarent pas les rénovations qu'ils apportent à leur maison, ils risquent d'être sous-assurés.

Année après année, les assureurs ajustent la prime de leurs clients en fonction de l'augmentation du coût de la vie. Par contre, si les propriétaires ne déclarent pas les rénovations qu'ils apportent à leur maison, ils risquent d'être sous-assurés.

«Le propriétaire doit avertir son assureur de toute amélioration à sa demeure», rappelle Alexandre Royer, du Bureau d'assurance du Canada (BAC).

Ainsi, si l'assureur ignorait que son client a agrandi sa maison avant que le feu ne la ravage, il y a fort à parier qu'il ne puisse pas reconstruire le nouveau solarium avec bar et spa ultramoderne. L'indemnisation sera probablement insuffisante.

Même les rénovations plus discrètes devraient être signalées à son assureur, précise Carole Chauvin, syndic à la Chambre de l'assurance de dommages (ChAD). «Quand on change un comptoir conventionnel pour du granit, ou qu'on investit 15 000 $ dans une salle de bains, il faut absolument ajuster sa prime, sans quoi on court le risque de ne pas pouvoir tout remplacer en cas d'incendie», explique-t-elle.

Alexandre Royer ajoute que dès que les travaux coûtent plus de 5000 $, les propriétaires devraient prévenir leur assureur.

Avec les renseignements exacts sur l'état de la maison, la compagnie pourra alors déterminer à combien s'élèvera la prime. «Cette somme n'a rien à voir avec la valeur marchande de la maison ni avec l'évaluation municipale, explique Carole Chauvin. Si le prix de la maison a doublé en cinq ans, le prix des matériaux dont elle est composée n'a pas grimpé à ce point.»

Et si on demande à notre assureur une prime beaucoup plus élevée afin de se protéger en cas de sinistre? «Personne n'a avantage à payer tous les mois des frais d'assurance trop élevés», souligne M. Royer.

Maisons d'exception

Le BAC soutient que les consommateurs peuvent faire confiance à leurs assureurs pour établir la prime qui leur convient. Par contre, dans le cas des résidences de luxe, ou encore des maisons avec des caractéristiques particulières, mieux vaut consulter un évaluateur agréé.

«Quand on habite une maison qui ressemble à beaucoup d'autres, une évaluation professionnelle et détaillée est utile, mais pas nécessaire. Par contre, dès qu'on habite une maison d'exception, cet avis permet de mieux déterminer le coût de reconstruction», dit Mme Chauvin.

L'évaluateur agréé peut dresser une liste de tous les matériaux qui composent une maison. L'assureur se basera sur ce rapport pour ajuster, année après année, la prime de son client.

Malgré tout, il est parfois possible de tomber sur un courtier ou un agent incompétent.

Le BAC et la Chambre de l'assurance de dommages rappellent au public que même si la souscription se fait par téléphone, le professionnel doit s'intéresser de près à la maison qu'il protège.

«Les contrats se ressemblent, mais les besoins des propriétaires sont très différents les uns des autres, précise Mme Chauvin. Un bon agent ou un bon courtier d'assurances posera plusieurs questions, de manière à déterminer la valeur de reconstruction exacte d'une maison.»

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Pour en savoir plus:

Chambre de l'assurance de dommages: (514) 842-2591

www.chad.ca

Bureau d'assurance du Canada: (514) 288-6015

www.bac-quebec.qc.ca