C'est ce qu'on apprend en lisant l'histoire de L'Île-des-Soeurs de Jacques Lacoursière qui vient d'être publiée aux Éditions de l'Homme.

C'est ce qu'on apprend en lisant l'histoire de L'Île-des-Soeurs de Jacques Lacoursière qui vient d'être publiée aux Éditions de l'Homme.

L'auteur signale que l'île, connue aux débuts de la Nouvelle-France sous le nom d'Île Saint-Paul, a surtout servi à des fins agricoles jusqu'à ce qu'elle devienne une cité-jardin à partir des années 60.

En fait, l'exploitation agricole a commencé au début des années 1670 alors que l'île est divisée en trois propriétés. Au fil des ans, l'un des propriétaires Jacques Le Ber en acquiert les deux tiers et à sa mort, sa fille Jeanne en reçoit le cinquième qu'elle léguera aux religieuses de la congrégation de Notre-Dame. En 1706, celles-ci se portent acquéreurs des deux tiers de l'île en achetant la part du sieur Robutel de La Noue. Mais elles ne deviendront propriétaires de toute l'île qu'en 1769 alors qu'elles achètent la partie manquante, celle de Thomas Lynch, un capitaine de vaisseau de la marine britannique.

L'île sera en quelque sorte la pourvoyeuse de la maison mère en denrées de toutes sortes, qu'il s'agisse de céréales, d'animaux de boucherie, de laines et de tissus végétaux. Au fil du temps, les religieuses y feront ériger un manoir et plusieurs bâtiments de ferme.

Lorsque la Quebec Home & Mortgage Corporation devient propriétaire de l'île en 1956, il n'y a aucun lien routier avec la terre ferme. Il faudra attendre la construction du pont Champlain en 1962 avant que des véhicules moteur puissent y accéder. Cela permettra au nouveau propriétaire de planifier le développement de la cité-jardin qu'elle confie à Structures Métropolitaines du Canada (SMC), une firme basée à Chicago, qui obtient un bail emphytéotique de 99 ans.

Au début, SMC voyait grand en envisageant la construction de 15 000 résidences pour une population de 45 000 habitants. Aujourd'hui, on envisage plutôt une population de 25 000 habitants vers l'horizon 2025. Il faut dire que les résidants ont fait beaucoup de pressions pour conserver les terrains boisés de l'île et restreindre le développement tous azimuts.

C'est l'architecte de renommée mondiale Mies van der Rohe, à qui on doit la réalisation du Westmont Square, qui a conçu les plans des premières tours d'habitation ainsi que la station de service Esso.

L'auteur ne manque pas de relever qu'il n'y a toujours pas de pont reliant directement l'Île-des-Soeurs à l'arrondissement de Verdun même s'il en fut question dès les années 50.

Le livre nous apprend que l'expansion future devrait se faire dans la partie nord de l'île, de l'autre côté de l'autoroute 10, ce qui va obliger les autorités à revoir les liaisons terrestres avec la partie habitée de l'île.

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L'Île-des-Soeurs. D'hier à aujourd'hui, Jacques Lacoursière, Éditions de l'Homme, 24,95 $.