Quand Carole Leclerc et Yves Ouellette ont vendu leur bungalow de Saint-Hubert pour déménager dans un parc de maisons mobiles à Saint-Mathias-sur-Richelieu, leurs amis en sont restés ébahis. «Vous allez vivre dans une roulotte sur un terrain de camping!» leur ont-ils dit d'un air découragé. Malgré l'incompréhension de leurs proches, ils ont fait le saut. Et ils ne le regrettent pas un instant.

Quand Carole Leclerc et Yves Ouellette ont vendu leur bungalow de Saint-Hubert pour déménager dans un parc de maisons mobiles à Saint-Mathias-sur-Richelieu, leurs amis en sont restés ébahis. «Vous allez vivre dans une roulotte sur un terrain de camping!» leur ont-ils dit d'un air découragé. Malgré l'incompréhension de leurs proches, ils ont fait le saut. Et ils ne le regrettent pas un instant.

Yves Ouellette et Carole Leclerc filent le parfait bonheur depuis cinq ans au parc de maisons mobiles La Seigneurie de l'orée des bois, situé à Saint-Mathias-sur-Richelieu.

Cela fait maintenant cinq ans que le couple file le parfait bonheur à La Seigneurie de l'orée des bois, un parc comptant 74 maisons mobiles réservées à des retraités, situé tout près du Richelieu. Dans ce petit coin de paradis au gazon parfaitement taillé, ils profitent d'une piscine et d'une salle communautaire, d'une petite cour dotée d'un cabanon et d'un environnement réglementé, où les cordes à linge sont interdites. «On vit dans une communauté où tout le monde s'entraide», explique M. Ouellette.

Le couple ne comprend pas pourquoi les maisons mobiles ont si mauvaise réputation. «On subit constamment les sarcasmes de la population, mais on s'habitue, d'autant plus que les visiteurs changent rapidement d'idée une fois qu'ils découvrent les avantages de notre mode de vie», affirme Mme Leclerc.

Apparues dans les années 50, avec leur recouvrement en tôle, leur ameublement intégré et leurs murs préfinis, les premières maisons mobiles ressemblaient à des wagons, admet Diane Caouette, présidente de l'Association provinciale des parcs de maisons mobiles (APPMM).

Mais aujourd'hui, elles n'ont plus rien à voir avec les roulottes de jadis. Les roues ont disparu dans les années 80 et, malgré le nom qui demeure, elles sont de moins en moins mobiles. On les transporte désormais sur un fardier et on les dépose sur pilotis. Les constructeurs y ajoutent des annexes, ce qui les rend de plus en plus spacieuses, mais plus difficile, voire impossible, à déplacer.

«Les maisons unimodulaires (c'est leur nouveau nom) possèdent les mêmes caractéristiques que les maisons ordinaires et sont soumises exactement aux mêmes normes de construction», affirme Diane Boutet, de Demtec, un fabricant de Princeville. À preuve, la maison du couple Leclerc-Ouellette, qui fait 16 pieds de largueur par 71 de longueur, possède un toit cathédrale, un puits de lumière dans la cuisine, une immense salle de bains avec baignoire en coin et une chambre à coucher digne d'un cottage. L'impression de maison mobile a complètement disparu.

«Notre espace habitable fait 1000 pieds carrés, exactement comme notre ancien bungalow, et on possède en plus une petite cour privée. Si on était en condo, on ne profiterait que d'un petit balcon. C'est le meilleur rapport qualité-prix sur le marché», affirme M. Ouellette.

Comme dans la plupart des parcs du Québec, le couple loue le terrain sur lequel repose la maison. Il verse un loyer mensuel d'un peu moins de 200 $ au propriétaire du parc. Ce dernier s'occupe de l'entretien des rues (asphaltage, déneigement et déglaçage), du réseau d'aqueduc privé et établit la réglementation.

Demande en hausse

Michel Lachapelle, courtier immobilier à Lachenaie, constate que les maisons mobiles se vendent de mieux en mieux. «Ce type de propriété répond aux besoins des retraités qui veulent encore posséder une petite maison, sans escalier, tout en conservant un petit lopin de terre», fait-il remarquer.

Pour beaucoup de gens, cet achat permet de dégager une marge financière. Par exemple, en vendant leur bungalow 200 000 $ pour acquérir une maison mobile de 80 000 $, les propriétaires empochent 120 000 $ en liquidités. «Plusieurs en profitent pour s'acheter une deuxième maison mobile dans le Sud. Ils jouissent ainsi d'une meilleure qualité de vie», affirme Mme Caouette.

Aux États-Unis, le marché des maisons mobiles se porte à merveille. À Malibu, une propriété de ce genre s'est vendue récemment à 1,4 million! Surprenant? Oui, mais c'est une maison faisant partie d'un quartier privé (gated community) avec terrains de tennis et vue sur l'océan. Au Québec, la maison mobile la plus chère sur le marché vaut 289 900 $. «Elle est située sur les rives du Richelieu, possède une piscine creusée et un aménagement paysager remarquable, lit-on sur sa fiche Internet. Pas mal pour une roulotte»!