Pour vendre leurs maisons mobiles (qu'on appelle aujourd'hui maisons unimodulaires), les constructeurs doivent acheter des terrains et les équiper des infrastructures nécessaires pour accueillir les maisons. Mais voilà, beaucoup de municipalités refusent de délivrer des permis pour l'aménagement de nouveaux parcs de maisons mobiles sur leur territoire. Parfois, elles font même la guerre aux vieux parcs bien établis pour les forcer à déménager.

Pour vendre leurs maisons mobiles (qu'on appelle aujourd'hui maisons unimodulaires), les constructeurs doivent acheter des terrains et les équiper des infrastructures nécessaires pour accueillir les maisons. Mais voilà, beaucoup de municipalités refusent de délivrer des permis pour l'aménagement de nouveaux parcs de maisons mobiles sur leur territoire. Parfois, elles font même la guerre aux vieux parcs bien établis pour les forcer à déménager.

«Pourtant, les maisons mobiles rapportent des taxes foncières comme les autres types de propriété. Pourquoi ne nous traite-t-on pas sur un pied d'égalité avec les autres promoteurs?» s'interroge Martin Ouellet, vice-président de Maisons Drummond, un fabricant et un promoteur de maisons mobiles.

Seules les municipalités éloignées de Montréal consentent à ouvrir de nouveaux parcs. Présentement, plusieurs émergent dans les régions de Lanaudière, des Laurentides et en Estrie. «Les deux tiers des acheteurs sont des retraités», affirme Diane Boutet, de Demtec, autre constructeur de maisons mobiles.

Mêmes impôts, moins de service

L'autre source d'irritation, c'est leur niveau d'imposition. Les propriétaires de maisons mobiles paient les mêmes impôts fonciers que les autres citoyens sans recevoir les services de déneigement, d'éclairage, d'asphaltage et d'entretien des rues, car ils habitent dans des domaines privés. «Résultat, ils se trouvent doublement taxés puisqu'ils doivent payer un supplément pour recevoir ces services», explique Diane Caouette, présidente de l'Association provinciale des parcs et maisons mobiles (APPMM).

L'organisme réclame des ajustements auprès des municipalités et du gouvernement depuis des années, mais en vain. Selon Mme Caouette, les villes devraient offrir tous les services aux résidants ou réduire leur impôt foncier. Qui plus est, en adoptant sa politique sur l'eau, Québec réclame aussi la réalisation de tests d'eau régulièrement. Puisque dans les parcs de maisons mobiles, le réseau d'eau est privé, les résidants doivent assumer cette nouvelle facture.

L'APPMM dénonce aussi la Régie du logement, qui contrôle la hausse des loyers des terrains. Les propriétaires de maisons mobiles doivent d'ailleurs signer un bail avec le propriétaire du terrain. Ce bail comprend sensiblement les mêmes clauses que celui des locataires. Le hic, c'est que les propriétaires de parcs doivent aussi respecter la méthode de fixation des loyers de la Régie.

«L'organisme public ne tient pas compte de notre réalité. Il applique exactement le même taux d'augmentation pour la location d'un terrain que pour un appartement. Cependant, nos coûts ne sont pas les mêmes. Un propriétaire de logements change les tapis, nous, on doit refaire l'asphalte. Ce n'est pas le même investissement», dit Mme Caouette. Pas surprenant alors que des parcs de maisons mobiles se dégradent faute d'investissement.

Les loyers d'un terrain varient de 120 à 180 $ par mois. «C'est ridicule. On loue un terrain de camping 25 $ par jour!» s'indigne la présidente de l'APPMM. Bien que l'association ait fait des représentations auprès de la Régie du logement, le rapport Roche, publié en 2003, dont la mission était d'évaluer la méthode de fixation des loyers, ne fait aucune mention des revendications des propriétaires de maisons mobiles. Seront-ils encore une fois mis de côté?

Prix de vente pour une maison mobile

Sur le site du Service inter-agences (SIA), le prix moyen demandé pour une maison mobile est de 76 000 $.

Selon la Chambre immobilière GrandMontréal, le prix de vente moyen des maisons mobiles a augmenté de 33 % de 2003 à août 2005.

Année / Nombre de transactions / Prix moyen

2003 / 442 / 52 000$

2004 / 474 / 62 000$

2005* / 424 / 69 000$

* Janvier à Août

Source: Chambre immobilière du Grand Montréal