Les problèmes liés au ruissellement ne sont pas insolubles, plaide Jean-Loup Robert, professeur titulaire au département de génie civil et expert en hydraulique. Malheureusement, croit-il, les gens sont peu conscients du cycle de l'eau. Plusieurs personnes drainent les dalles du toit en faisant glisser l'eau directement dans la rue, plutôt que de l'envoyer sur le terrain et attendre qu'elle s'infiltre, illustre le professeur.

Les problèmes liés au ruissellement ne sont pas insolubles, plaide Jean-Loup Robert, professeur titulaire au département de génie civil et expert en hydraulique. Malheureusement, croit-il, les gens sont peu conscients du cycle de l'eau. Plusieurs personnes drainent les dalles du toit en faisant glisser l'eau directement dans la rue, plutôt que de l'envoyer sur le terrain et attendre qu'elle s'infiltre, illustre le professeur.

Chacun peut combattre le ruissellement là même où il prend naissance: chez soi. Opter pour du gravier plutôt que de l'asphalte pour recouvrir l'entrée permet déjà une meilleure absorption. Il faut choisir un pavé qui va laisser pénétrer l'eau et réduire la surface asphaltée pour la voiture, suggère Wendy Pollard, de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). «On pourrait inventer des interblocs poreux, qui avalent l'eau au lieu de la faire ruisseler», imagine M. Robert.

Embellir votre cour tout en luttant contre le ruissellement, c'est possible. Le propriétaire de l'entreprise Les Artisans du paysage, Jack Lavoie, propose entre autres d'installer des plates-bandes en butte. On excave un fossé, que l'on comble avec de la terre meuble. La capacité de rétention augmente, sans pour autant noyer les plantes.

Aménager un jardin pluvial permettra aussi de recueillir les eaux de ruissellement rapidement et de les faire pénétrer dans le sol. Ce lit de plantes ou de pierres doit être mis à niveau un peu plus bas que le reste du terrain de façon à ce que l'eau s'y accumule. Il s'assèche normalement entre les chutes de pluie. L'érable rouge et le frêne de Pensylvanie sont recommandés dans ce type d'arrangement, puisqu'ils tolèrent différents degrés d'humidité.

Un jardin d'eau demeure une option intéressante. Dans ce cas, l'eau reste dans le réservoir et les plantes dont il est constitué en boivent une certaine quantité. Par contre, le sol en absorbe peu ou pas.

M. Lavoie suggère une autre idée, celle d'un ruisseau sec. Situé au point le plus creux du terrain, ce chemin de galets attire l'eau et la fait percoler lentement.

Un autre petit truc: récolter l'eau du toit en plaçant un tonneau à la base de la gouttière. On peut ensuite s'en servir pour arroser les plantes ou remplir la piscine. D'ailleurs, cette dernière devient une alliée, puisqu'elle recueille une quantité importante d'eau. À condition de ne pas trop la remplir pour éviter qu'elle ne déborde lors de fortes précipitations.

D'autres solutions existent, mais exigent des caractéristiques spécifiques et des investissements plus importants. Le drain à débit contrôlé retient l'eau sur la toiture, pour l'écouler lentement. Les fameuses toitures vertes, garnies de végétation, augmentent la capacité de rétention en transformant la toiture en zone perméable.

Jacqueline Meunier, de la SCHL, suggère avant tout d'observer le trajet de l'eau sur son terrain lorsqu'il pleut. Il sera plus facile de déterminer la solution idéale pour sa maison.

Mais ces mesures peuvent-elles vraiment diminuer les risques d'inondation? Wendy Pollard croit que oui, tout comme Jean-Loup Robert. «Si c'était fait à grande échelle, ça aurait certainement un impact, surtout dans une zone densément peuplée», pense-t-il. Mais il faudrait que tous fassent leur effort, peut-être par l'entremise d'une réglementation.

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Pour plus d'informations sur les jardins pluviaux: https://www.schl.ca/fr/coreenlo/coprge/insevoma/cf_075.cfm