Avec la côte de Beaupré, juste en face, l'île d'Orléans est considérée comme le berceau de l'Amérique francophone, puisqu'elle est l'un des premiers endroits où les colons se sont installés pour cultiver la terre, dès la deuxième moitié du XVIIe siècle. Quelque 300 familles souches qui, plus tard, vont se disperser partout en Amérique du Nord et peupler le continent. «Beaucoup d'Américains du nord des États-Unis qui veulent en savoir plus sur leurs ancêtres viennent ici», souligne Mélanie Dubé, guide à la Maison de nos aïeux, où se trouvent des fiches sur ces familles de pionniers et leurs descendants.

Avec la côte de Beaupré, juste en face, l'île d'Orléans est considérée comme le berceau de l'Amérique francophone, puisqu'elle est l'un des premiers endroits où les colons se sont installés pour cultiver la terre, dès la deuxième moitié du XVIIe siècle. Quelque 300 familles souches qui, plus tard, vont se disperser partout en Amérique du Nord et peupler le continent. «Beaucoup d'Américains du nord des États-Unis qui veulent en savoir plus sur leurs ancêtres viennent ici», souligne Mélanie Dubé, guide à la Maison de nos aïeux, où se trouvent des fiches sur ces familles de pionniers et leurs descendants.

L'île d'Orléans, avec plus de 1000 maisons et bâtiments de ferme d'intérêt patrimonial et 20 monuments classés, c'est aussi un cours d'architecture en soi. Les maisons témoins des siècles passés sont encore nombreuses, qu'elles datent du Régime français, du 18e ou du 19e siècle. La Maison Drouin, bâtie autour de 1730 à Sainte-Famille, n'a pas été modernisée depuis sa construction, un fait très rare à la grandeur du continent. «À l'intérieur, on trouve un four à pain, ce qui était considéré comme un luxe, à l'époque. Il est même encore fonctionnel aujourd'hui», confie Raphaël Fortier, guide de l'endroit.

Tout près de là se trouve aussi le superbe Manoir Mauvide-Genest. Son premier propriétaire possédait tout l'ouest de l'île d'Orléans. «C'est un joyau qui date de 1752 et qui a gardé le même aspect qu'à sa construction, avec son crépi blanc», fait remarquer Caroline Rousseau, chargée de projet.

Les villages de Saint-Jean, Saint-Laurent et Sainte-Pétronille, qui font partie des plus beaux du Québec, ont aussi gardé leur charme d'antan, souvent conféré par une certaine homogénéité des bâtiments.

Jadis habité par les pilotes, bien payés pour leur travail risqué de guider les navires à destination de Québec, Saint-Jean possède de jolies maisons datant surtout de 1840 à 1870. L'église du village, construite en 1734, et le cimetière marin se trouvent tout juste en bordure du fleuve.

À Saint-Laurent résidaient surtout les chaloupiers, avec leurs maisons traditionnelles québécoises plus modestes, mais charmantes. À une certaine époque, la moitié des 400 embarcations produites ici étaient destinées aux habitants de l'île. «Avant la construction du pont, en 1935, les insulaires partaient d'ici le matin pour le marché de Québec, où ils allaient vendre leurs légumes», raconte Pierre Legault, chaloupier à la chalouperie historique Godbout, qui date de 1837 et qui a été déménagée au parc maritime de Saint-Laurent.

Quant à Sainte-Pétronille, la pointe ouest de l'île, elle a échappé à la vocation agricole pour devenir un lieu de villégiature prisé des bourgeois de la Vieille Capitale, dès le 19e siècle, qui y ont construit des maisons cossues de bois blanches. Avec des allures plus banlieusardes, l'endroit détonne du reste de l'île.

Les trois autres villages possèdent eux aussi un cachet certain, peut-être plus campagnard. À Saint-Pierre, le village le plus populeux, se trouve la plus ancienne église de campagne du Québec, construite en 1717. Encore aujourd'hui, Sainte-Famille et Saint-François possèdent un grand nombre de maisons datant du Régime français. Un peu partout sur le chemin Royal, sont érigées de mignonnes demeures en bardeaux de bois et aux toits colorés, derrière lesquelles s'étendent des champs ou des vergers. Puis, à l'automne, des centaines d'oies blanches revenant du Nord font une halte à l'extrémité est de l'île pour se nourrir dans les battures.

En parcourant ces villages, les automobilistes sont ralentis par des tracteurs qui roulent lentement. Ici, rien ne sert de courir, la clé est le temps. Il faut s'attarder pour profiter des paysages bucoliques et s'imprégner du calme qui règne, à cinq kilomètres seulement de Québec. Quarante-deux milles de choses tranquilles... chantait Félix.