> Vente d'une propriété: Comparatif janvier à septembre 2005/2004

> Vente d'une propriété: Comparatif janvier à septembre 2005/2004

«On va vers un marché plus équilibré», a affirmé Michel Beauséjour, chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal.

C'est ainsi que dans le Grand Montréal, une région qui couvre l'île de Montréal et sa périphérie, comme la Montérégie, les Laurentides et Lanaudière, le délai moyen pour vendre une résidence unifamiliale a augmenté de 13 % en un an.

Pendant les neuf premiers mois de 2005, il fallait en moyenne 70 jours pour vendre une telle résidence. Pendant la même période de 2004, il ne fallait attendre que 62 jours.

La différence est encore plus grande au niveau des condos: il ne fallait que 59 jours pour vendre un condo en moyenne pendant les neuf premiers mois de 2004; cette année, il fallait attendre 75 jours.

Ces pourcentages varient selon le secteur. Alors que le délai de vente n'a augmenté que de 8 ou 9 % dans les Laurentides, à Laval, il a augmenté de 24 % pour les résidences unifamiliales et de 30 % pour les condos.

M. Beauséjour a expliqué ce phénomène par le fait que les stocks de maisons étaient plus élevés cette année que l'année passée. En septembre 2004, il y avait 26 902 inscriptions résidentielles dans le réseau du Service inter-agences, qui regroupe tous les grands courtiers. En septembre 2005, il y en avait 30 754, soit une augmentation de 14 %. C'est une situation qui avantage évidemment l'acheteur. «Plus il y a d'inscriptions, moins il y a de pressions sur l'acheteur, a déclaré M. Beausoleil. Il a le temps de prendre une décision éclairée.»

Dans un marché plus fébrile, un acheteur peut avoir de la difficulté à trouver la maison qui correspond à ses goûts et à ses besoins. Comme il a moins de choix, il se sent obligé de prendre ce qui passe.

M. Beausoleil a fait valoir que le vendeur continuait quand même à tirer son épingle du jeu.

«Les prix continuent à augmenter, mais de façon plus normale», a-t-il déclaré.

L'an passé, les prix des maisons ont augmenté de 14 à 16 %. Cette année, on prévoit une augmentation de 8 à 10 %. Une augmentation de 4 ou 5 % serait considérée comme normale.

M. Beausoleil a également tenu à remettre dans un contexte historique l'augmentation du délai de vente. Il a rappelé que, pour les neuf premiers mois de l'année 2001, il fallait 98 jours pour vendre une résidence unifamiliale dans le Grand Montréal. Ce délai a rapidement diminué à 79 jours en 2002, 63 jours en 2003 et 62 jours en 2004. L'augmentation du délai à 70 jours en 2005 n'est donc pas encore excessive.

M. Beausoleil a indiqué que les facteurs qui favorisaient un bon marché de la revente continuaient à jouer: les taux hypothécaires sont encore peu élevés et ne devraient pas augmenter de façon dramatique; le marché de l'emploi est encore bon; les consommateurs conservent encore une certaine confiance dans l'économie. Dans le marché montréalais, les locataires continuent à se tourner du côté de la propriété. Enfin, l'effet générationnel joue toujours.

«Les baby-boomers modifient leur style à partir du moment où les enfants quittent la maison, dit M. Beausoleil. Ils achètent un pied-à-terre à Montréal ou une maison de campagne. Quant aux enfants des baby-boomers, ils achètent un condo en ville s'ils sont seuls ou en couple, et une maison en banlieue s'ils ont des enfants.»

Il a indiqué que la tendance à des délais de revente plus longs se retrouvait également à l'échelle pancanadianne. «Sauf dans le cas de Calgary, où joue la question du pétrole, on s'en va partout vers des marchés plus équilibré.»