Alors qu'on montre la sortie au thermostat bimétallique, voilà maintenant que le contrôle de notre système de chauffage largue les amarres! Il ne suffit plus pour celui-ci d'être électronique et programmable: il doit être sans fil.

Alors qu'on montre la sortie au thermostat bimétallique, voilà maintenant que le contrôle de notre système de chauffage largue les amarres! Il ne suffit plus pour celui-ci d'être électronique et programmable: il doit être sans fil.

Déjà, le produit est vendu sur le marché américain. Nombre de manufacturiers, comme Honeywell ou Carrier, offrent depuis un moment la possibilité d'installer un réseau de thermostats, sans lien direct avec l'appareil de chauffage.

En fait, il s'agit d'un émetteur branché de façon conventionnelle et qui peut communiquer par ondes radio avec une série de récepteurs. De cette façon, il est possible de placer des unités de contrôle à plusieurs endroits dans la maison, de la table de nuit au grenier.

«C'est beaucoup plus facile à adapter et ça évite d'avoir à jouer avec de l'électricité (outre l'installation de l'émetteur)», affirme Sylvio Pintal, conseiller pour le Québec, vente et mise en marché, chez Home Depot. Pas de trou dans les murs ni de filage à passer pour avoir le contrôle à portée de main.

Bien que la technologie soit là, elle n'a pas encore franchi la frontière à ce qu'il paraît, du moins pas chez les géants de la quincaillerie, qui attendent encore sa venue. «On n'a pas de time frame», dit M. Pintal, confiant néanmoins de voir les sans-fil sur les tablettes avant longtemps.

C'est qu'au-delà de la simplicité d'installation, avoir des thermostats sans-fil signifie aussi la possibilité de mesurer de façon encore plus précise la température d'une pièce. Car on retrouve alors autant de sondes, placées pratiquement où l'on veut, en plus d'accéder aux contrôles du système de chauffage plus rapidement. Résultat? Certains manufacturiers prédisent des économies d'énergie qui dépasseraient les 20 %.

Sans compter l'entrée dans la domotique, ainsi amorcée. C'est que le téléphone portable peut devenir dans certains cas une télécommande longue portée pour ajuster le thermostat. Parfois, le système de chauffage est intégré par la même occasion à des panneaux de contrôle d'alarme, multipliant alors les options à distance.

Thermo techno

Seuls inconvénients à l'horizon pour cette technologie prometteuse, le prix... et les piles! Pour se libérer de toutes attaches, il faudra allonger les dollars et s'attendre à débourser sans surprise 300 $ canadiens et plus pour un ensemble de base.

Aussi, sans alimentation externe, les thermostats comptent sur l'énergie de piles, habituellement de type AA. Il faudra donc les remplacer une fois l'an. Bien sûr, sans fil ou non, la compatibilité avec le type de système de chauffage à contrôler (fournaise, eau chaude ou électricité) reste à surveiller.

En attendant l'invasion du sans-fil, les produits offerts sur le marché québécois sont quand même à la fine pointe. De nouvelles générations de thermostats ont fait leur apparition, comme le souligne Jeannine Mulliner, directrice du marketing pour le fabricant Aube Technologies.

L'entreprise qui a vendu plus d'un million de ses thermostats au Québec l'an passé a développé des appareils à TRIAC, un dispositif qui permet une précision inégalée, assure-t-on.

La latitude de plus ou moins 0,15 degré Celsius ne correspondrait pas ici à celle de l'affichage - comme c'est souvent le cas - mais bien à la régulation réelle de la température dans la pièce. Du coup, plus de confort et surtout des économies additionnelles pour les propriétaires.

Sur la table à dessin

Et sans surprise, Mme Mulliner annonce qu'un modèle sans-fil est sur la table à dessin de l'entreprise. Le contrôle avec une grande précision de la température ambiante, voilà où se situe le futur du thermostat, croit Sylvio Pintal.

Capteurs de température multiples, utilisation du laser ou développement de la technologie sans-fil sont les avenues à suivre pour y arriver, juge-t-il.

Et pour profiter de tout ça, lorsque la technologie cognera à la porte, il demeure un détail à régler, rappelle l'homme de Home Depot. «Au départ, pour économiser, il faut évidemment que la maison soit étanche!»