À en croire les centaines de pages Internet consacrées aux problèmes de nuisances sonores et visuelles (sic !), voisinage et désagrément relèveraient directement du pléonasme. Le grand mais néanmoins brutal Dostoïevski ne notait-il pas dans le Journal d'un écrivain: «Il existe une loi qui exige que deux voisins, quelle que soit leur mutuelle amitié au début, finissent toujours par en venir à un désir d'extermination réciproque»? Les voisins seraient-ils encore la plaie du siècle?

À en croire les centaines de pages Internet consacrées aux problèmes de nuisances sonores et visuelles (sic !), voisinage et désagrément relèveraient directement du pléonasme. Le grand mais néanmoins brutal Dostoïevski ne notait-il pas dans le Journal d'un écrivain: «Il existe une loi qui exige que deux voisins, quelle que soit leur mutuelle amitié au début, finissent toujours par en venir à un désir d'extermination réciproque»? Les voisins seraient-ils encore la plaie du siècle?

Petit flash-back. Dans les années 50, un véritable boom démographique secouait Montréal, tandis qu'en 1960 près de 90 % des foyers se dotaient d'un tue-voisins malfaisant: la télévision. Et la porte s'ouvrait aux grands maux du moment nommés solitude et individualisme. Il n'était pas gagné dans ce contexte de croire à un vivre-ensemble solidaire et généreux.

Pourtant, des films de Pierre Perrault aux oeuvres de Michel Tremblay, l'image d'une société tissée de mille fils d'entraide et d'appartenance s'est construite dans nos esprits et en fait encore rêver plus d'un. Sans compter le rapport Lalonde qui, dès 1974, jugeait essentielles les relations de voisinage pour la bonne santé et le bien-être de la population. La crise du verglas en 1998 permit elle aussi de redécouvrir les vertus de la communauté. Dans les faits, le voisinage recèlerait donc de formidables remèdes aux problèmes urbains, et on se dit que Dostoïevski n'avait peut-être pas eu de chance avec son entourage, voilà tout…

Si le bon voisinage est une réalité, voici quatre histoires qui cohabitent avec bonheur en plein coeur de Montréal. Ces quatre situations auraient tout aussi bien pu être explosives et ne pas fonctionner, mais, au contraire, elles nous font croire encore au sens du mot ensemble.

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Cet article est extrait du magazine Styles de vie, août-septembre 2005.